À l’aube du second semestre 2023, nombreuses sont les questions autour de l’inflation et de la récession, découvrez les réponses d’Igor de Maack, Associé cabinet gestion de patrimoine, invité sur le plateau de BFM Bourse avec Guillaume Sommerer.
Banques centrales : quelles décisions pour le second semestre 2023 ?
Cette semaine les yeux sont rivés sur les décisions de la FED et de la BCE. Quelques experts n’hésitent pas à dire que les banques centrales vont enclencher une récession. Pour les marchés, nous sommes à une période charnière puisque l’interrogation sur l’entrée dans une récession punitive, ou pas, plane.
Il ne faut pas oublier que l’inflation représente la vitesse de progression des prix, là où le niveau des prix est lui à un stade très élevé. Le coût des biens et services reste très cher. Les consommateurs et les économies sont en « danger », mais une phase récessive est probablement nécessaire pour faire baisser ces prix. Le scénario combinant ralentissement de crédit, hausse du prix de ce dernier et maintien d’une croissance économique est impossible.
L’un des scénarios à ne pas négliger est la poursuite du ralentissement vers une récession malgré un marché de l’emploi dynamique et des salaires en hausse, ce qui pourrait occasionner le maintien de l’inflation. Les phases de taux bas, de taux long et d’inflation sont des phases relativement longues, surtout dans une société moderne occidentale qui peine à ingérer un espace de temps long puisque nous sommes dans l’immédiateté.
Une question subsiste autour des liquidités. En effet, et ce malgré l’absence de la FED sur les marchés, les États-Unis doivent refinancer plusieurs centaines, voire mille milliards de dollars.
Après le sujet clos de la dette, il faut tout de même avoir un regard global sur le sujet du financement de l’économie Américaine. Les marchés vont faire leur travail et « pricer » la dette.
Économie Italienne et Silvio Berlusconi : un échec sur les marchés financiers ?
L’histoire financière retiendra principalement une réforme constitutionnelle, appuyée par le poids du Sénat, qui a bloqué de nombreuses réformes en Italie. Il y a quelques années, à la demande de plusieurs pays Européens, Berlusconi a été éjecté de la présidence du Conseil Italien. Sans oublier le conflit avec la Banque Centrale Européenne. D’un regard purement économique, le mariage Berlusconi / UE ne laissera pas que des bons souvenirs aux habitants de la Botte.
Avec la création de ses 4 gouvernements, il a été l’une des figures qui a préfacé le « populisme », c’est-à-dire une façon de faire de la politique à partir de la sphère privée. Il n’était pas foncièrement compatible avec les institutions Européennes, mais il a sauvé d’une certaine manière l’Italie, lors de moments de grandes difficultés. Il aura également représenté durant des années le « petit » patronat italien.
La dette Italienne est aujourd’hui sous contrôle. C’est un pays qui est en excédant commerciale, à l’inverse de la France. Le budget primaire est très bien géré. Les difficultés historiques ne sont cependant pas réglées, notamment le « conflit » Nord/Sud. Bien que freinée par la globalisation, l’Italie reste un pays industriel et de commerce. Du côté de l’émetteur sur le marché de la dette, lorsque l’on réfléchit à moyen / long terme, il vaut mieux être la France que l’Italie puisqu’on paye moins cher une meilleure note de crédit. Même si la qualité de crédit de la France est source de questionnements depuis quelque temps.
Le gros point noir de l’Italie reste le vieillissement de sa population qui limite sa croissance. Certains pourront voir dans l’intelligence artificielle une solution pour combler le manque de productivité de l’Italie. Faut-il cependant posséder la main-d’œuvre qualifiée pour utiliser à bon escient cette nouvelle technologie.
À noter que les Italiens sont d’ailleurs parmi les premiers à avoir interdit l’IA ChatGPT dans les universités. Certains chiffres macroéconomiques annoncent une productivité historiquement basse dans tous les pays du monde, à un moment où les investissements des entreprises du secteur technologique n’ont jamais été aussi élevé.
fibee