Un nouveau test salivaire développé par une start-up lyonnaise permet de détecter si une patiente souffre d’endométriose. Si cette technologie est autorisée à grande échelle, elle pourrait révolutionner l’identification de cette maladie encore mal connue.
Bientôt une détection facilitée de l’endométriose grâce à des tests salivaires? Une étude publiée dans le New England Journal of Medecine vient de valider un test de ce type mis au point par une start-up lyonnaise, ouvrant la voie à des essais à plus grande échelle. Une potentielle mise sur le marché qui pourrait révolutionner la détection de cette maladie encore mal connue.
Pour le test, un échantillon de salive est placé dans un tube, qui est ensuite transmis pour analyse. Une fois en laboratoire, les micro-ARn présents dans l’échantillon sont extraits et préparés pour être séquencés dans de grosses machines. Les données sont ensuite analysées grâce à l’intelligence artificielle.
« L’avantage de l’intelligence artificielle, c’est que par ses méthodologies de calcul et par son apprentissage, elle va aller beaucoup plus vite que l’humain. Donc en ayant beaucoup d’expressions et beaucoup de micro-ARn différents sur beaucoup d’individus, elle est capable d’aller voir des signatures que nous on ne pourrait pas aller voir », explique Yannick Marie, ingénieur en génie biologique au sein de la start-up Ziwig, qui a mis au point ce test, et à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière.
Avec ce test, l’endométriose pourrait être diagnostiquée en quelques jours, voire en quelques heures, alors que les femmes concernées attendent en moyenne entre cinq et dix ans avant les premiers symptômes.
« Notre préoccupation première, c’est que les générations futures ne subissent pas ce que nous avons subi, à la fois en termes d’errance médicale, d’aggravation de la maladie sur plusieurs années puisque c’est un temps où la douleur se chronicise, où la qualité de vie se dégrade », estime Juliette Ryan, patiente atteinte d’endométriose et membre d’Endomind, une association qui mène des actions pour lutter la maladie.
« On y croit beaucoup »
Si le test n’est pas encore commercialisé en France, une étude publiée et menée sur 200 patientes valide la performance et le caractère reproductible du dispositif.
« Je pense que c’est une alternative intéressante qui permettra d’ouvrir de nombreuses perspectives de recherche. Là, on a travaillé sur des cas d’endométriose bien confirmés déjà, mais à terme, le but est de pouvoir bien identifier toute patiente, quel que soit son type », développe-t-il encore.
L’endométriose est une maladie complexe que la médecine et la recherche ont encore du mal à appréhender. Une femme sur dix est concernée, avec des formes légères à sévères.
BMFTV