Le moustique-tigre peut désormais transmettre ces deux virus pathogènes aux humains

Des chercheurs de l’Institut Pasteur ont révélé une découverte plutôt inquiétante : le moustique-tigre, déjà connu pour être un vecteur de maladies telles que la dengue et le chikungunya, a acquis la capacité de transmettre les virus West Nile et Usutu. Cette émergence pourrait représenter un problème majeur de santé publique, toutefois des mesures pourraient permettre de contrôler la situation.

En France métropolitaine, le moustique-tigre (Aedes albopictus) joue un rôle important dans la transmission de la dengue, du chikungunya et du Zika à l’humain. Jusqu’à présent, peu d’informations étaient disponibles concernant sa capacité à transmettre d’autres virus. Les virus West Nile et Usutu sont eux principalement transmis par le moustique Culex pipiens. Ils affectent les humains et les oiseaux. Et une recrudescence de ces deux virus est actuellement observée sur le territoire français.

Une découverte inattendue dans le cadre d’une étude de surveillance des moustiques

Une étude de surveillance des moustiques a été menée en France, dans la région Grand Est. Les capacités de cinq espèces de moustiques à transmettre les virus West Nile et Usutu ont été mesurées. Les résultats, publiés dans Plos, se sont avérés surprenants : le moustique-tigre est capable de transmettre les deux virus !

Les oiseaux migrateurs jouent un rôle important dans la propagation de ces virus. Chaque année, des millions d’oiseaux effectuent d’importantes migrations et traversent le nord-est de la France. Ils transportent potentiellement les virus West Nile et Usutu. En se nourrissant du sang des oiseaux, puis des humains, le moustique-tigre peut agir comme un vecteur intermédiaire, transmettant ainsi le virus de l’oiseau à l’Homme.

Les mesures de prévention individuelles sont efficaces pour éviter la transmission des virus. © Photoboyko, Adobe Stock

LES MESURES DE PRÉVENTION INDIVIDUELLES SONT EFFICACES POUR ÉVITER LA TRANSMISSION DES VIRUS.

Une situation qui peut encore être contrôlée

Cependant, la chercheuse Anna-Bella Failloux, cheffe de l’unité « Arbovirus et Insectes Vecteurs » de l’Institut Pasteur et coordinatrice de l’étude, se veut rassurante. Elle affirme qu’avec les connaissances actuelles sur la répartition géographique du moustique-tigre, il est possible d’établir une carte des zones à risque où les deux virus pourraient être transmis aux humains.

Ainsi, il devient envisageable de renforcer la surveillance des moustiques et des oiseaux, en particulier dans les zones urbaines où le moustique-tigre est déjà présent. Cela permettra aux autorités sanitaires de détecter rapidement la présence des virus West Nile et Usutu et de prendre des mesures préventives adéquates.

Parallèlement, il est important de sensibiliser le public à la présence du moustique-tigre et aux risques associés aux maladies qu’il transmet. Des campagnes d’information sont nécessaires pour promouvoir les mesures de protection individuelle, telles que l’utilisation de répulsifs anti-moustiques, le port de vêtements longs, l’utilisation de moustiquaires sur les portes et les fenêtres.

Cette découverte souligne l’importance cruciale d’une surveillance continue des menaces émergentes pour la santé publique.

futura

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