La chanson « Glory to Hong Kong », popularisée en 2019 lors des manifestations de soutien à la démocratie, a été retirée de plateformes comme iTunes et Spotify, sous pression du gouvernement.
La chanson se trouvait en tête des téléchargements sur iTunes la semaine dernière. Aujourd’hui, impossible de trouver « Glory to Hong Kong » sur la plateforme d’Apple, ni sur Spotify. À l’origine de la suppression du morceau de la plupart des sites de streaming, les autorités de Hong Kong.
Exaspéré par ce chant protestataire écrit et popularisé lors des vastes manifestations en faveur de la démocratie, en 2019, le gouvernement a intenté une action en justice pour en interdire l’interprétation publique.
We need clarity from Meta, Spotify, Apple, etc. about how these song removals occurred. And if they were taken down globally in response to Hong Kong's efforts to ban it that must be reversed immediately.
— Sarah McLaughlin (@sarahemclaugh) June 14, 2023
Interdiction dans les écoles
Ces derniers mois, le titre a été diffusé à plusieurs reprises à l’occasion d’événements sportifs à la place de l’hymne national chinois, la « Marche des Volontaires », utilisé par le territoire depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
Après la promulgation par Pékin en 2020 d’une loi draconienne sur la sécurité nationale au sein du territoire du sud de la Chine pour réprimer la dissidence, les autorités de la ville ont considéré que la chanson faisait la promotion d’idées séparatistes et l’ont interdite dans les écoles.
Quelques versions encore sur YouTube
La semaine dernière, le gouvernement a franchi une étape supplémentaire en demandant aux tribunaux de Hong Kong d’interdire « Glory to Hong Kong ». La demande doit être examinée le mois prochain, mais vendredi 16 juin, la chanson était déjà indisponible sur les plateformes de streaming Spotify, iTunes, et d’autres. Seules certaines versions se trouvaient encore sur YouTube.
Après le retrait de l’hymne de Spotify mercredi, son créateur anonyme, DGX Music, a rapporté sur Facebook avoir fait face à des « problèmes techniques sans rapport avec les plateformes de streaming ».
De son côté, Spotify a déclaré aux médias locaux que la chanson avait été retirée par ses distributeurs et non par la plateforme.
Le motif de la sécurité nationale
Les autorités de Hong Kong s’en prennent par ailleurs depuis plusieurs mois à Google qui fait apparaître « Glory to Hong Kong » dans ses résultats de recherche, contribuant selon elles à entretenir la confusion. En décembre 2022, l’entreprise a refusé d’empêcher le chant d’apparaître en tête des recherches à la place de l’hymne de Pékin.
En vertu de la loi sur la sécurité nationale, la police de Hong Kong peut ordonner aux plateformes en ligne de supprimer des informations considérées comme « mettant en danger la sécurité nationale ».
Tout manquement ou refus d’obtempérer est passible d’une peine de six mois de prison et d’une amende maximale de 100 000 dollars hongkongais (11 700 euros).
AFP