Le président russe, qui s’exprimait ce mardi, a assuré que les pertes ukrainiennes atteignaient « un niveau qu’on peut qualifier de catastrophique ».
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé, ce mardi 13 juin, que ses forces écrasaient la contre-offensive ukrainienne, qui subit des pertes « catastrophiques », au moment où Kiev, au contraire, revendique de premiers gains.
C’est la deuxième fois depuis vendredi que le président russe affirme que son armée repousse l’assaut que l’Ukraine prépare depuis des mois, pour chasser les troupes russes des territoires ukrainiens occupés, avec des approvisionnements en armes occidentales. Les États-Unis ont, à ce propos, annoncé, ce mardi, une aide militaire supplémentaire de 325 millions de dollars (300 millions d’euros) à l’Ukraine, visant notamment à renforcer sa défense aérienne face à la Russie.
« Les pertes (ukrainiennes) s’approchent d’un niveau qu’on peut qualifier de catastrophique », a dit Vladimir Poutine lors d’une rencontre télévisée avec des correspondants de guerre russes, affirmant que les pertes russes étaient « dix fois moindres ».
Selon lui, Kiev a perdu « environ 25 % ou peut-être 30 % de l’équipement » fourni par les Occidentaux, avançant le chiffre de 160 chars et plus de 360 blindés. Moscou a revendiqué, pour la première fois, mardi la prise de chars allemands Leopard et de blindés américains Bradley, des véhicules fournis par les Occidentaux pour que Kiev puisse mener sa vaste contre-offensive.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait, de son côté, indiqué lundi soir, que l’offensive dans le sud et l’est pour libérer des territoires occupés par la Russie était « difficile » mais progressait avec la reprise, selon le ministère de la Défense, de sept villages dans le sud et des avancées aux alentours de Bakhmout (est), ville martyre ravagée par près d’un an de combats.
Quitter l’accord sur l’exportation des céréales
Vladimir Poutine a admis, ce mardi, au cours de la réunion, la perte de 54 chars, dont certains sont réparables. Ces données étaient invérifiables de sources indépendantes. Le président russe a également reconnu que l’offensive militaire en Ukraine avait mis en lumière un manque de munitions de haute précision et de drones dans l’arsenal russe.
« Il est clairement apparu que plusieurs choses manquaient : des munitions de haute précision, des équipements de communication, des drones », a énuméré M. Poutine lors de cette réunion. « Nous en avons, mais pas en quantité suffisante, malheureusement », a-t-il ajouté.
Le leader du Kremlin a ensuite jugé que son pays aurait pu être « mieux préparé » aux attaques de drones et d’artillerie sur son territoire à partir de l’Ukraine. La région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a été visée ces dernières semaines par plusieurs frappes d’artillerie et de drones, ainsi que par une incursion d’hommes armés.
La Russie envisage en outre de quitter l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes en raison notamment du non-respect, selon Moscou, de clauses sur l’exportation des engrais russes. « Nous réfléchissons maintenant à nous retirer de cet accord céréalier. […] De nombreuses conditions qui devaient être appliquées n’ont pas été respectées », a déclaré Vladimir Poutine. Il a aussi accusé Kiev d’utiliser les couloirs maritimes prévus par cet accord pour attaquer la flotte russe avec des drones.
AFP