Le Sénégal a été en proie, du 1er au 3 juin, à ses pires troubles depuis des années après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs.
On vous explique.En février 2021, une jeune employée d’un salon de massage de Dakar se rend à la police et dépose une plainte : elle accuse un client de l’avoir violée à plusieurs reprises et menacée de mort.
Stupeur générale : ce client se nomme Ousmane Sonko, il n’est autre que l’opposant principal au président de la République Macky Sall.
Pour de nombreux partisans de l’homme politique, très populaire dans la jeunesse et les classes défavorisées, cette accusation est un montage et fait partie d’une machination ourdie par le pouvoir pour empêcher leur candidat de se présenter à l’élection présidentielle qui aura lieu en février 2024.
En mars 2021 à l’annonce de l’arrestation de Sonko, des milliers de ses partisans manifestent avec virulence et les débordements lors de ces manifestations et leur répression font une dizaine de morts.
En mai 2023 a lieu le procès. A son issue, le 1er juin, l’opposant est finalement innocenté du viol, mais condamné à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », ce qui revient à l’écarter de la présidentielle prochaine.
Nouvelles manifestations violentes de ses partisans, nouvelle répression, avec en toile de fond un climat politique délétère et un pays qui devient de plus en plus instable, dans une région du monde elle-même très déstabilisée.
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