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Samedi à Saint-Pétersbourg, Cyril Ramaphosa, Macky Sall, Hakainde Hichilema et Azali Assoumani ont proposé à Vladimir Poutine un plan de paix avec l’Ukraine en dix points.

La délégation de médiation africaine a prôné samedi la fin de « la guerre » devant Vladimir Poutine, formulant des propositions jugées « très difficiles à mettre en œuvre » par le Kremlin, au lendemain du rejet de cette initiative par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

« La guerre ne peut pas durer toujours (…). Nous souhaitons que cette guerre prenne fin », a lancé le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, à la tête de la délégation des médiateurs africains, lors d’une rencontre avec Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg.

Selon Ramaphosa, les propositions de paix africaines se résument en 10 points, parmi lesquels une « désescalade des deux côtés », la « reconnaissance de la souveraineté » des pays telle que reconnue par l’ONU, les « garanties de sécurité » pour toutes les parties, la levée des entraves à l’exportation des céréales via la mer Noire, la « libération des prisonniers de guerre », ainsi que la reconstruction.

Conférence de Londres sur la reconstruction
À la fin de la rencontre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a qualifié ce plan africain de « très difficile à mettre en œuvre ». Toutefois, « le président Poutine a manifesté son intérêt pour l’examiner », a-t-il assuré, cité par les agences de presse russes.

La délégation comprenait, outre Cyril Ramaphosa, trois autres présidents : Macky Sall (Sénégal), Hakainde Hichilema (Zambie) et Azali Assoumani (Comores), président en exercice de l’Union africaine, ainsi que des représentants congolais, ougandais et égyptien.

La reconstruction de l’Ukraine, sera au cœur de la conférence prévue à Londres en milieu semaine et dont ce sera la deuxième édition depuis le début de l’invasion russe, après celle qui s’était tenue l’an passé à Lugano en Suisse. Des responsables de plus de 60 pays et des centaines de dirigeants de grandes entreprises mondiales y sont attendus mercredi et jeudi, a annoncé samedi le gouvernement britannique.

441 milliards de dollars à trouver
« La reconstruction de l’économie ukrainienne est aussi importante que sa stratégie militaire », doit affirmer le Premier ministre britannique, Rishi Sunak en ouvrant ce rendez-vous où le président ukrainien Volodymyr Zelensky interviendra par visioconférence.

Plus d’un an après le début de l’offensive russe, la Banque mondiale a évalué à 14 milliards de dollars les besoins immédiats de l’Ukraine pour réparer les dégâts causés par les combats. Mais le redressement de l’économie du pays coûtera 441 milliards de dollars selon une étude récente de la Banque mondiale, l’ONU, l’Union européenne et le gouvernement ukrainien. Une somme appelée à augmenter avec la poursuite du conflit.

Autre rendez-vous à venir, le sommet Russie-Afrique, prévu fin juillet à Saint-Pétersbourg et pour lequel les dirigeants africains et Vladimir Poutine ont affirmé samedi « leur volonté politique de poursuivre le dialogue », à déclaré Dmitri Peskov. « Nous sommes ouverts à un dialogue constructif avec ceux qui souhaitent la paix basée sur les principes de la justice et de la prise en compte des intérêts légitimes des parties », a déclaré Vladimir Poutine devant les dirigeants africains.

La délégation africaine est arrivée en Russie au lendemain d’un déplacement à Kiev où ses membres ont eu, selon la présidence africaine, des « discussions constructives » avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a toutefois opposé une fin de non-recevoir à leurs propositions. Ce dernier a rejeté l’offre de médiation africaine, en dénonçant « une tromperie » de Moscou en pleine contre-offensive de ses forces armées.

Si Vladimir Poutine s’est dit convaincu vendredi que la contre-offensive de Kiev n’avait « aucune chance » de réussir, l’Ukraine assure de son côté avoir libéré une poignée de localités et une centaine de kilomètres carrés, essentiellement sur le front sud.

Par ailleurs, dans le sud de l’Ukraine, le bilan des inondations provoquées par la destruction d’un barrage sur le fleuve Dniepr la semaine dernière s’est encore aggravé. Dans les zones sous contrôle russe, le nombre morts est passé de 17 à 29, selon le responsable de l’occupation russe dans la région de Kherson, Andreï Alekseïenko. De son côté, le ministère ukrainien de l’Intérieur, fait désormais état de 16 morts et 31 disparus. Le 12 juin, le bilan était de 10 morts et 41 disparus.

Sommet annuel de l’Otan à Vilnius
Au cours de la journée de samedi, les forces russes ont effectué 37 frappes aériennes et lancé 19 attaques de roquettes via des lanceurs MLRS, selon le ministère ukrainien de la Défense. « La menace de missiles et de frappes aériennes reste élevée dans toute l’Ukraine, l’ennemi continuant de concentrer ses efforts sur les axes Lyman, Bakhmout, Avdiivka, et Maryinka et des batailles intenses se poursuivent », a indiqué le ministère dans un communiqué.

Alors que Kiev fait pression pour entrer dans l’Otan au plus vite, le président américain Joe Biden a lui assuré à Washington que l’Ukraine ne bénéficierait pas de traitement de faveur pour son processus d’adhésion à l’Otan. Ces remarques interviennent en amont du prochain sommet annuel de l’Otan à Vilnius en Lituanie, qui se tiendra les 11 et 12 juillet.

AFP

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