Au Bourget, Airbus et IndiGo signent la plus importante commande de l’aviation civile

Sensation au Salon de l’aéronautique. La jeune compagnie à bas coûts basée à New Delhi a commandé 500 A320 à Airbus, un contrat historique.

« J’ai le plaisir et l’honneur d’annoncer qu’IndiGo a conclu avec Airbus un contrat pour l’achat de 500 appareils de la famille A320 », s’est réjoui Pieter Elbers, directeur général d’IndiGo, la jeune compagnie à bas coûts basée à New Delhi, qui détient actuellement 55 % de son marché intérieur. La commande conclue avec Airbus, lundi 19 juin, est la plus importante de l’aviation civile en volume, avec un total de 500 avions monocouloirs.

« Personne n’a jamais effectué une commande de cette importance, et elle témoigne du potentiel de l’aviation indienne », a ajouté le transfuge de la compagnie néerlandaise KLM, sur l’estrade d’une salle de presse bondée du chalet d’Airbus au premier jour du salon du Bourget.

Les chiffres ont de quoi donner le tournis. Car si l’avionneur européen n’actualise plus ses prix catalogue depuis 2018 et si Guillaume Faury, son président exécutif, a refusé de communiquer le montant du contrat, la transaction pourrait atteindre la bagatelle de 55 milliards de dollars, selon le dernier tarif connu.

La commande concerne des appareils devant être livrés entre 2030 et 2035, aussi bien des A320neo que des A321neo, d’une capacité en sièges plus importante, mais la proportion des deux versions n’est pas encore gelée, a souligné Pieter Elbers.

Elle porte à pas moins de 1 230 le nombre de modèles de ce type commandés par la compagnie IndiGo, qui compte surfer sur l’explosion de la demande en voyages aériens en Inde et qui s’est déjà vu livrer 253 appareils de la famille A320neo.

« Aujourd’hui, IndiGo exploite environ 300 appareils, et 480 autres doivent être livrés d’ici à la fin de la décennie », a précisé le directeur général, d’une voix altérée par l’émotion.

IndiGo mise sur l’explosion du marché indien
L’Inde est le troisième marché du transport aérien au monde. Selon les prévisions d’Airbus, son trafic aérien devrait connaître une croissance annuelle moyenne de 6,6 % au cours des deux prochaines décennies, un rythme presque deux fois plus élevé que la moyenne mondiale. Dans ses prévisions actualisées la semaine dernière, l’avionneur avait estimé qu’entre 2023 et 2042, le trafic intérieur indien devrait être multiplié par cinq.

« Avec le réveil de l’économie indienne, nous avons l’occasion formidable de mettre les voyages aériens à la portée d’autant de clients indiens que possible », a plaidé Pieter Elbers, dont la compagnie assure aujourd’hui 1 800 vols par jour, 16 ans après sa fondation. « Nous nous attendons à accueillir quelque 100 millions de clients dans nos avions cette année », a-t-il ajouté. C’est à peu près autant que le groupe Air France-KLM en 2019, avant la crise sanitaire.

Une autre compagnie indienne, Air India, était à l’origine de la précédente plus importante commande d’appareils civils de l’histoire, 470 unités en février dernier, mais ventilés entre 250 à Airbus et 220 à son concurrent américain Boeing. Elle comprenait aussi bien des monocouloirs que des gros porteurs, aux tarifs plus élevés.

« Ce n’est qu’un début »
Guillaume Faury, lui aussi ému, a salué un « accord incroyable entre deux parties » et exprimé son « respect », sa « gratitude » pour les relations entre IndiGo et son entreprise.

La gamme de l’A320neo est le best-seller d’Airbus, mais l’avionneur peine à en faire remonter la cadence de production depuis le choc de la crise sanitaire. En 2022, année encore marquée par des difficultés d’approvisionnement, seulement 43 monocouloirs par mois sont sortis de ses usines européennes, américaine et chinoise, mais Airbus vise un rythme de 75 à l’horizon 2026.

Début février, le Centre pour l’aviation (CAPA) avait estimé dans une note d’analyse que les compagnies indiennes allaient commander entre 1 500 et 1 700 nouveaux appareils rien qu’au cours des deux prochaines années. Cet accroissement prévisible de la flotte s’accompagne d’un redimensionnement des infrastructures au sol, là aussi à un rythme endiablé. Selon le ministère indien de l’Aviation civile, le pays comptait 147 aéroports en 2022 contre 74 en 2014. Objectif : 220 à l’horizon 2024-2025.

Une expérience en immersion totale.
Au programme : découverte des dernières nouveautés Jura, rencontre avec des experts, et dégustation de cocktails à base de café sur un rooftop avec en toile de fond une vue imprenable sur la tour Eiffel.

Pieter Elbers et le directeur commercial d’Airbus, Christian Scherer, sont tombés d’accord lundi à propos du marché aéronautique indien : « Ce n’est que le début. »

AFP

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