Le château de Versailles, l’un des sites les plus visités de France, fête ses 400 ans et continue d’ouvrir son histoire restaurée au public, qui aura prochainement accès aux appartements privés de Marie-Antoinette et à une galerie de l’histoire entièrement repensée.
Si le début de la construction du château sur un domaine de 800 hectares remonte à septembre 1623 et à une commande de Louis XIII souhaitant aménager un petit pavillon de chasse, cette date reste « symbolique », dit à l’AFP Catherine Pégard, présidente du château et du domaine depuis 2011.
« Cet anniversaire vise surtout à exprimer la continuité de l’histoire de Versailles pendant ces 400 ans et à montrer que non seulement ça ne s’est pas arrêté mais qu’on continue à l’ouvrir, à le restaurer, à le faire vivre, un fil rouge tracé qui n’a jamais cessé d’accompagner l’histoire de la France », ajoute-t-elle.
Dernière « pépite » en date qui ouvrira au public le 27 juin: les appartements privés de la reine Marie-Antoinette, soit 100 m2 de raffinement situés sur deux étages, où la reine se reposait de la cour, recevait ses enfants et un cercle d’amis choisis. Ils complètent les restaurations du Trianon et du Hameau de la Reine, dédiés à la souveraine.
Porte cachée
Cette rénovation donne aussi une « nouvelle compréhension de l’histoire, avec ce paradoxe entre vie publique et vie privée, étiquette et intimité, un condensé d’histoire extraordinaire en quelques mètres carrés », souligne Mme Pégard.
Chambres, boudoir, bibliothèque et cabinet de billard – un jeu dont la cour raffolait depuis Louis XIV – devenu salon de compagnie constituent cet univers intime. Marie-Antoinette y accédait par une porte cachée dans la tenture de sa chambre officielle.
C’est de ce « refuge » que la reine s’enfuira, avant d’être arrêtée pendant la Révolution Française.
En septembre, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, le château ouvrira aussi la galerie de son histoire, restaurée avec une douzaine de salles totalement repensées, remeublées et modernisées grâce aux technologies numériques. Elle « remet en perspective les collections de manière chronologique » et convient à tout public, selon Mme Pégard.
« Jamais fini »
« A Versailles, ça ne finit jamais », dit-elle, assumant une « stratégie de ne jamais renoncer à faire des travaux depuis qu’elle a pris conscience du retard pris pendant des dizaines d’années ».
Elle se refuse toutefois à une estimation globale du coût des travaux réalisés sous sa présidence, prolongée depuis des mois et dont elle assure son propre intérim.
Elle reconnaît l’importance du mécénat privé, français et international, mais dit devoir « le convaincre » car « il ne signe pas de chèque en blanc ».
Parmi les restaurations déjà intervenues, elle cite « le Buffet d’eau », une fontaine mise en valeur grâce à un nouveau parcours dans les jardins du Trianon et qui n’avait « pas été restaurée depuis 130 ans ».
Elle évoque aussi les appartements du Dauphin, qui « ont permis d’ouvrir le rez-de-chaussée du château », ou les appartements de Mme Du Barry, dernière favorite de Louis XV, qui « montrent un autre pan de l’histoire, la vie des maîtresses royales ».
Sous sa présidence, plus de 10.000 m2 supplémentaires ont été ouverts au public et restaurés, dont la salle du Jeu de Paume, lieu emblématique de la Révolution française.
Quant à son avenir personnel, après trois mandats successifs sous trois présidents – Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron -, elle « ne commente pas ».
« J’assure l’intérim qui m’a été confié (depuis octobre 2022, NDLR) avec tout le travail qui est le mien jour après jour et qui n’a pas changé », dit-elle.
Le château de Versailles a accueilli près de sept millions de visiteurs (visites du château et des spectacles) en 2022, soit 16% de moins qu’en 2019 (8,2 millions).
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