On a testé Google Bard avec ses nouvelles compétences

Au cours des mois qui se sont écoulés depuis le lancement de Bard plutôt raté, Google a apporté de nombreuses améliorations à son intelligence artificielle. Alors qu’il est toujours nécessaire de passer par un VPN pour y accéder depuis la France, Futura a testé le chatbot pour en évaluer les progrès.

 

Voici déjà quatre mois que Google a lancé Bard, sa réponse à ChatGPT d’OpenAI. D’abord disponible uniquement aux États-Unis et au Royaume-Uni, Futura l’avait alors testé et donné la marche à suivre pour y accéder avec un VPN. À l’heure actuelle, Google indique que Bard est disponible dans plus de 180 pays, et comprend le japonais et le coréen, en plus de l’anglais.

Toutefois, et contrairement à ChatGPT, Google Bard ne comprend pas le français, et n’est pas accessible depuis l’Europe. La raison serait le règlement général sur la protection des données (RGPD). Selon Politico, Google prévoyait de lancer Bard en Europe la semaine dernière, mais l’Union européenne juge qu’il manque de garanties sur la protection des données des citoyens européens. En attendant une résolution, il faudra donc toujours passer par un VPN pour utiliser Bard.

Dans les semaines qui ont suivi son lancement, Google avait reconnu avoir lancé Bard dans la précipitation. Toutefois, la firme a continué à améliorer son chatbot, intégrant de nouvelles compétences comme la génération de code. Futura a donc décidé de tester l’intelligence artificielle (IA) de Google afin de voir si ces quelques mois lui ont permis de rectifier le tir.

Certaines erreurs factuelles ont été corrigées

La première question à lui poser est tout naturellement celle qui a valu un tollé à Google lorsque l’IA s’est trompée dans la vidéo de présentation de Bard. Le chatbot avait affirmé que la première photo d’une exoplanète avait été prise par le télescope spatial James-Webb. La photo à laquelle il fait référence est la première photo d’une exoplanète prise dans l’infrarouge moyen.

Mais la toute première photo d’une exoplanète a été prise par le VLT, le Très grand télescope de l’ESO (Very Large Telescope, en anglais) en 2004. Même un mois et demi plus tard, Bard se trompait toujours sur cette question. Toutefois, l’erreur a enfin été corrigée. L’IA indique la bonne date et le nom de la planète, et inclut même la photo en question dans sa réponse.

Google Bard peut désormais inclure des images dans ses réponses. © Futura

                                             GOOGLE BARD PEUT DÉSORMAIS INCLURE DES IMAGES DANS SES RÉPONSES.  

Fin mars, le chatbot avait également des difficultés avec certaines questions. Il refusait tout simplement de répondre lorsqu’il lui était demandé de lister tous les présidents des États-Unis, ou tous les États qui composent le pays. Bard maîtrise mieux l’histoire et peut donner la liste complète des présidents américains, mais refuse toujours de nommer les États.

Google Bard ne maîtrise pas encore toutes les tâches

Pour tester la capacité de Bard pour la poésie, nous lui avons demandé d’écrire un poème qui parle de trois sujets choisis au hasard : les smartphones, la pluie et la sécurité sociale. Le thème est plutôt bien respecté, mais l’écriture laisse à désirer, et il n’y a quasiment pas de rime.

Google Bard est loin de maîtriser la poésie. © Futura

                                                                  GOOGLE BARD EST LOIN DE MAÎTRISER LA POÉSIE. 

Pour les mathématiques, nous avons repris un calcul qui avait posé problème à ChatGPT : 10*12 – 11*11. Bard trouve bien -1, avec un petit bug d’affichage. Il est possible d’utiliser les signes x ou * pour la multiplication, mais lorsqu’il affiche son résultat, l’astérisque est converti en symbole qui démarre et termine les italiques. La formule est donc difficile à lire.

À l’inverse, lorsqu’un problème est posé sous forme de phrase, le chatbot se trompe. À la question « Si John a 55 ans en 2023, quel âge avait-il en 1999 ? », Bard lui calcule son année de naissance correctement, puis pour une raison étrange soustrait 1999 de 2023 pour lui donner 24 ans, plutôt que 31. Il suffit de lui dire qu’il s’est trompé pour qu’il refasse le calcul correctement.

Google Bard ne comprend pas toujours les problèmes posés. © Futura

                                               GOOGLE BARD NE COMPREND PAS TOUJOURS LES PROBLÈMES POSÉS. 

Enfin, nous avons testé la génération de code, une fonctionnalité ajoutée au mois d’avril. Pour cela, nous lui avons demandé de créer une page en HTML qui contient un bouton pour changer l’arrière-plan avec une couleur aléatoire. Une tâche relativement simple. Bard a produit du code en HTML, CSS et Javascript qui fonctionne parfaitement.

La syntaxe est bonne, tout est correctement formaté, et la page ainsi créée fait exactement ce qui a été demandé. Le chatbot inclut même des explications sur le fonctionnement du code, et des conseils pour le changer si besoin.

Google a annoncé la possibilité de générer du code avec Bard au mois d’avril. © Futura

 

 

GOOGLE A ANNONCÉ LA POSSIBILITÉ DE GÉNÉRER DU CODE AVEC BARD AU MOIS D’AVRIL. 

 

Malgré quelques erreurs, Google Bard semble avoir beaucoup évolué en quelques mois, au point de pouvoir rivaliser avec ChatGPT.

Toutefois, il est loin d’être parfait, et peut se tromper sur des tâches rudimentaires, ce qui est également vrai du chatbot d’OpenAI.

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