Une quarantaine d’entreprises, réunies à Paris lundi, se sont engagées à recruter ou à former des réfugiés. Parmi elles, le géant américain du commerce en ligne Amazon, les chaînes d’hôtel de luxe Hilton et Marriott. Certaines voix regrettent tout de même que ces annonces se concentrent principalement sur les réfugiés ukrainiens aux dépens des autres nationalités.
À l’initiative d’un mini-sommet à Paris lundi 19 juin, plusieurs entreprises se sont engagées à recruter des réfugiés. C’est le cas de grandes sociétés comme Amazon, les chaînes d’hôtel de luxe Hilton et Mariott. Elles font toutes partie de l’organisation Tent Partnership for refugees. Fondée par Hamdi Ulukaya, un homme d’affaires turc, réfugié de longue date aux États-Unis et aujourd’hui à la tête d’une multinationale du yaourt, Chobani, l’ONG est engagée dans l’intégration des réfugiés par le travail.
Au total, les promesses des entreprises portent sur un peu plus de 13 000 embauches fermes sur trois ans en Europe. Ces promesses doivent permettre de répondre aux « pénuries de main-d’œuvre » en Europe, qui « fait face à sa plus grande crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale » avec l’exode généré par le conflit en Ukraine.
Elles constituent « l’ensemble d’engagements le plus important jamais pris par des entreprises pour faire progresser l’intégration économique des réfugiés », d’après Tent.
Les réfugiés « contribuent à l’économie et à la société »
« Ce que le récent naufrage en Méditerranée a montré, c’est que quand il est difficile pour les gens de se rendre légalement en Europe, ils choisissent des routes dangereuses », explique Gideon Maltz, à la tête de l’ONG Tent Partnership for refugees. « En poussant les entreprises à intégrer des réfugiés qui sont déjà sur le sol européen, notre objectif est de montrer qu’ils contribuent de manière extraordinaire à l’économie et à la société, et à pousser l’Europe à laisser entrer plus de réfugiés par la voie légale », continue cet ancien de l’administration Obama.
Mais pour certaines associations, cette initiative ne va pas assez pas loin car elle n’englobe qu’une certaine catégorie de personnes. Les réfugiés ciblés sont principalement ceux venus d’Ukraine. « Toutes les initiatives en ce domaine sont bonnes. Mais aujourd’hui, ceux que l’on distingue – et le cas des Ukrainiens le montre très très bien – sont ceux avec la bonne couleur de peau, la bonne religion.
Pour ceux qui viennent d’Afghanistan, d’Iran ou du Soudan, on n’a aucun doute sur la situation dans leur pays et pourtant il y a des entorses par rapport à leur droit à être reconnu comme réfugiés », déplore Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des droits de l’Homme.
Un biais dont l’ONG Tent Partnership for refugees est consciente. « En nous focalisant d’abord sur les réfugiés ukrainiens, nous espérons qu’à long terme cela bénéficiera aussi aux réfugiés syriens, afghans, iraniens… et à tous les autres », répond Gideon Maltz.
Il reste du travail : d’après un sondage de Bpifrance, publié lundi 19 juin, malgré la pénurie de main d’œuvre, moins d’un patron de petite ou moyenne entreprise sur trois envisage de recruter des étrangers, qu’ils soient ou non réfugiés.
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