Six personnes, dont un agent de préfecture et cinq complices présumés, ont été écroués, a annoncé lundi le parquet de Lyon. Ils sont soupçonnés d’avoir organisé un important trafic de titres de séjour en Isère, dans le sud-est de la France, qui aurait généré plus de sept millions d’euros de gains.
Ils ont organisé un vaste réseau de trafic de titres de séjour en France et ont engrangé des millions d’euros. Un agent de la préfecture de l’Isère, dans le sud-est de la France, et cinq complices présumés ont été placés en détention, a annoncé lundi 19 juin le parquet de Lyon.
« Un agent […] affecté au bureau du droit du séjour générait la production et la délivrance indue de titres de séjour, prenant ensuite le soin d’effacer les fonds des dossiers créés pour ne laisser aucune trace », a indiqué le parquet. « Depuis 2020, plus de 250 titres de séjours avaient ainsi été édités, la plupart des bénéficiaires étant des algériens ou tunisiens », a ajouté la même source.
« Le tarif pouvait atteindre 35 000 euros pour une carte de résident de 10 ans et le montant des gains généré par ce trafic » peut être évalué « à plus de sept millions d’euros », détaille encore le parquet de Lyon.
« Étroite collaboration avec deux réseaux »
L’agent de la préfecture « travaillait en étroite collaboration avec deux réseaux » de malfaiteurs « installés dans la région grenobloise », qui « géraient le recrutement des clients, assuraient le suivi des commandes et recevaient les paiements, dont ils rétrocédaient une partie de l’argent ».
Lors des perquisitions le 6 juin, pendant lesquelles 12 personnes ont été interpellées, plus de 300 000 euros en espèces, plus de 400 000 euros sur des comptes bancaires ainsi que six véhicules évaluées à plus de 175 000 euros ont été saisis.
À l’issue de cette opération, sept personnes ont été mises en examen, toutes placées en détention provisoire sauf une, sous contrôle judiciaire.
L’enquête a été dressée par la préfecture de l’Isère au parquet de Grenoble en octobre 2022. Ce dernier l’a confiée à l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM), à la Brigade mobile de recherche de l’Isère et celle zonale du Rhône ainsi qu’au Groupe interministériel de recherche (GIR) de l’Isère.
Une information judiciaire a été ouverte en janvier, notamment pour fourniture frauduleuse de documents administratifs par un chargé de mission de service public et blanchiment en bande organisée.
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