Dette des pays : Les enjeux économiques et les défis du remboursement

Alors que les créanciers du Club de Paris se réunissent à Paris pour discuter des questions liées à la dette des pays, il est essentiel de comprendre la situation des pays les plus endettés. Les chiffres alarmants et les risques de défaut de paiement mettent en lumière les défis financiers auxquels ces pays font face.

Selon une étude du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), publiée en février, 52 pays, parmi lesquels l’Ethiopie, le Ghana, le Pakistan, le Sri Lanka, la Tunisie et la Zambie, sont confrontés à un endettement excessif, voire risquent un défaut de paiement. Près de la moitié de ces pays consacrent jusqu’à 20% de leur budget au remboursement des intérêts de leur dette.

Une grande partie de la dette libellée en dollars
Le rapport annuel sur la dette internationale de la Banque Mondiale, publié en décembre, révèle que l’endettement des pays en développement a plus que doublé au cours de la dernière décennie, atteignant 9 000 milliards de dollars en 2021, et probablement davantage en 2022. La dépréciation des devises, l’augmentation des taux d’intérêt et des prix de l’énergie et des denrées alimentaires contribuent à épuiser les réserves de change de ces pays, dont une grande partie de la dette est libellée en dollars.

En termes absolus, l’Argentine (114,8 milliards de dollars), le Pakistan (94,7 milliards de dollars), l’Angola (46,7 milliards de dollars), l’Ukraine (44,6 milliards de dollars) et l’Équateur (38,7 milliards de dollars) font partie des pays en développement ou émergents les plus endettés en 2021, selon la Banque Mondiale.

Des créanciers historiques
Les créanciers de ces pays sont multiples. Le Club de Paris, un groupe informel composé de 22 États, dont l’Allemagne, la France, l’Italie, le Japon, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Brésil, vise à trouver des solutions aux problèmes de remboursement de la dette des pays fragiles. Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale, deux grandes institutions financières internationales, font également partie des créanciers historiques.

Cependant, la dette des pays les plus pauvres est désormais principalement entre les mains du secteur privé, selon la Banque Mondiale. Le Club de Londres, un groupe informel de créanciers privés, est également impliqué dans la gestion de la dette de ces pays.

Au cours des dernières années, de nouveaux acteurs ont pris de l’importance en tant que créanciers, notamment la Chine, l’Inde et les pays du Golfe. La Chine est désormais le principal prêteur de plusieurs pays africains, ce qui modifie le paysage traditionnel des créanciers internationaux.

Accorder aux pays pauvres un moratoire ?
Pour résoudre ce problème, lorsque les pays ne peuvent plus rembourser leur dette, ils risquent de se voir couper l’accès au crédit international. Dans de tels cas, ils doivent négocier un accord de restructuration de leur dette avec leurs créanciers, souvent au prix de mesures d’austérité et de réformes économiques. Cette situation peut entraîner des crises économiques et sociales graves.

Lors de la pandémie de Covid-19, le Club de Paris et le G20 ont accordé aux pays pauvres un moratoire sur le paiement du service de leur dette. Parallèlement, un « cadre commun » a été élaboré pour la restructuration, voire l’annulation de la dette des pays qui en font la demande. Cependant, sa mise en œuvre a été entravée, notamment par la Chine.

Dans l’actualité, le Club de Paris espère proposer une restructuration de la dette de la Zambie, démontrant ainsi la nécessité de trouver des solutions viables pour alléger le fardeau de la dette des pays en difficulté.

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