The Flash débute sa course dans les salles obscures, mais se prend les pieds dans le tapis en France et aux États-Unis.
Avec la première aventure solo de Barry Allen, DC et Warner Bros avaient l’ambition de redonner aux super-héros de l’écurie leurs lettres de noblesse. Le rabattage médiatique – initié lors du CinemaCon de Las Vegas – n’a néanmoins pas suffi à rattraper les autres succès de cette année cinématographique. Les louanges de Tom Cruise et James Guun n’ont pas permis au film réalisé par Andy Muschietti de s’imposer comme le meilleur démarrage de l’année. Aux États-Unis, The Flash s’impose seulement à la neuvième marche du podium.
Avec un budget estimé à 220 millions de dollars, le film n’a récolté que 55,1 millions de dollars en trois jours d’exploitation dans le pays de l’Oncle Sam. Après quatre jours, il n’affiche que 64 millions de dollars de recettes. C’est beaucoup moins qu’espéré pour Warner Bros. Discovery qui misait sur l’approche de l’été pour lui offrir une entrée tonitruante. Les studios tablaient sur un premier week-end à 70 ou 75 millions de dollars. À titre de comparaison, Black Adam réalisait en 2022 un score de 67 millions.
En France, The Flash s’impose à la première place avec 388 700 entrées sur 17 168 séances. Le film profite d’une baisse de régime pour le film d’animation consacré à Miles Morales, qui est dans sa troisième semaine, pour s’engouffrer timidement dans la brèche. L’écart n’est pas immense, le film DC ne distance le super-héros Marvel de seulement 120 581 places.
Pourquoi un tel échec ?
Le nom de Michael Keaton aurait dû suffire à faire de The Flash un raz de marée dans les salles obscures. Avant lui, Spider-Man : No Way Home avait déjà exploité le retour d’acteurs mythiques pour tirer son épingle du jeu. Si le film n’a pas été applaudi par la critique et le public, la participation de Tobey Maguire et Andrew Garfield avait suffi à lui faire dépasser le milliard de dollars au box-office international. L’exploration du multivers aux côtés de l’un des Batman les plus appréciés devait logiquement suivre la même voie. Néanmoins, The Flash n’a pas pu bénéficier de la même campagne promotionnelle que le film développé par Sony.
Les frasques d’Ezra Miller ont poussé Warner Bros à l’écarter de la tournée d’interviews pourtant légion sur le secteur. Le reste de la distribution n’était pas plus disponible, sans doute pour éviter les questions embarrassantes. Michael Keaton a fait une apparition lors de l’avant-première parisienne et s’est prêté au jeu de la conférence de presse dans nos vertes contrées, mais il est aussi occupé par le tournage de Beetlejuice 2 en Grande-Bretagne. Quant à Ben Affleck, il s’est contenté d’une simple apparition sur le tapis rouge à Los Angeles.
Les interviews et entretiens accordés à la presse sont souvent essentiels pour faire monter l’attente chez les spectateurs, The Flash n’a ainsi pas eu l’occasion de briller avant sa sortie en salle. Les retours dithyrambiques suite à la projection du CinemaCon ont également rapidement été contrebalancés par des critiques presse assez divisées. Le public n’a également pas été tendre sur les réseaux sociaux.
Quel avenir pour DC Films ?
The Flash est l’un des derniers représentants du DCEU dans sa forme actuelle. Si Blue Beetle a été développé sous la direction de Walter Hamada, le personnage sera le premier intégré à l’univers désormais porté par Peter Safran et James Gunn. Le réalisateur l’a lui-même confirmé, laissant ainsi la porte ouverte à une suite au sein du reboot.
Les hostilités seront néanmoins lancées avec Superman : Legacy réalisé par ses soins. Le film promet d’explorer le parcours de Clark Kent alors qu’il doit composer avec son héritage kryptonien et son éducation humaine. Sa sortie est annoncée pour le 9 juillet 2025, mais aucun interprète de l’homme d’acier n’a encore été annoncé. Le recrutement est encore en cours.
Comme pour l’univers initié par Zack Snyder, c’est donc le personnage le plus célèbre qui ouvrira le bal. Il faut dire que tabler sur une figure aussi légendaire est une évidence. Reste que Superman est aussi un héros de la vieille école, qui n’a que très rarement été teinté de plusieurs nuances. Alors que Batman peut se métamorphoser au gré des propositions, Superman reste de manière implacable un héros sans peur et sans reproche. Le public commence à se lasser de telles aventures, préférant des super-héros déjantés et immoraux comme chez The Boys ou des justiciers et détectives comme chez Matt Reeves.
Plus généralement, le genre est en souffrance. Comme le western ou le péplum avant lui, le genre super-héroïque semble être en fin de vie. James Gunn a déjà montré l’étendue de son talent avec Les Gardiens de la Galaxie, mais c’est particulièrement son approche en totale opposition avec celles des mastodontes du genre qui avait offert à Marvel un vent de fraîcheur. Difficile de voir comment Superman pourra se réinventer de la même manière.
Batman : The Brave and the Bold est déjà plus intéressant sur le papier puisqu’il promet de confronter Bruce Wayne à ses responsabilités de père aux côtés d’une descendance qui voudrait sortir de son ombre et s’inscrire en totale opposition avec ses croyances. C’est Andy Muschietti qui sera en charge de la réalisation. Il faudra aussi à DC soigné sa copie visuelle, ses effets numériques bien que nombreux n’ont jamais véritablement réussi à convaincre.
journaldugeek