Afrique: Renouveler notre engagement pour l’enrichissement alimentaire, une des solutions qui bénéficie du moins d’investissement dans la santé globale

Anémie. Anomalies du tube neural. Systèmes immunitaires affaiblis et cécité. Fonction cérébrale altérée et productivité réduite. Morbidité et mortalité.

Les problèmes primaires principaux qui entraînent toutes ces conséquences dévastatrices sont les carences en micronutriments, la « faim cachée ». Heureusement, l’enrichissement alimentaire à grande échelle s’est avéré être une intervention qui aide à considérablement les éviter.

Étant donné son potentiel à pouvoir améliorer la santé publique avec un des plus impressionnants rapports bénéfices-coûts, à 27 contre 1, nous pensons que l’enrichissement alimentaire est l’une des interventions qui manque le plus d’investissements dans nos efforts pour la santé et le développement global.

L’enrichissement alimentaire est le processus qui consiste en l’addition de vitamines et minéraux essentiels (comme le fer, l’acide folique, la vitamine A) dans des aliments généralement consommés tels que le sel, le blé, la farine de maïs et l’huile de cuisson. Même les consommateurs les plus pauvres ont souvent accès à ces denrées de base, c’est donc une façon d’assurer que tout le monde ait une sécurité vitaminique et minérale de base inclue dans leur régime alimentaire.

Pendant 4 années de suite les pauvres du monde ont ressenti les conséquences des crises mondiales simultanées. La pandémie, les pressions croissantes de la crise climatique et une crise mondiale des prix alimentaires ont résulté en l’une des pires urgences nutritives et alimentaires que le monde ait vu.

En établissant une nouvelle norme pour les denrées de base enrichies, largement soutenue tant par les gouvernements que par le secteur privé, nous pouvons bâtir de la ténacité dans nos systèmes alimentaires et aider à protéger les populations vulnérables des futurs chocs.

L’enrichissement alimentaire aide aussi à éviter les maladies graves avant qu’elles n’apparaissent. Enrichir le sel avec de l’iode est l’une des plus belles réussites dans la santé publique qui élimine presque le goitre et contribue à faire accroître les capacités cognitives des populations. L’enrichissement alimentaire améliore l’efficacité des autres interventions, comme la vaccination, qui réussissent mieux à éviter les maladies infectieuses quand les personnes sont mieux nourries et ont un système immunitaire plus fort.

L’enrichissement alimentaire augmente aussi la sécurité et l’autonomie alimentaire. Puisque la plupart de l’enrichissement se produit dans des moulins locaux, elle augmente le nombre de locaux propriétaires de chaînes de valeur alimentaire nutritives et la création d’emplois.

De plus, en soutenant les moulins locaux à intégrer l’enrichissement dans leurs processus d’affaires, nous pouvons construire une infrastructure qui améliore la viabilité et la résistance de nos systèmes alimentaires en général.

Malgré les preuves répandues qui démontrent son efficacité, l’enrichissement alimentaire continue d’être sous-utilisé. Mais, des raisons poussent à garder l’optimisme. Le 29 mai, l’Assemblée mondiale de la santé a adopté un projet de résolution essentiel pour renforcer les programmes d’enrichissement alimentaire. Au moins 84 pays pourraient tirer bénéfice de nouveaux programmes d’enrichissement, et la plupart des programmes déjà existants peuvent et doivent être renforcés pour atteindre plus de personnes.

L’adoption de cette résolution n’a pas juste libéré du soutien supplémentaire, elle a aussi démontré la volonté et le désir politique d’étendre et d’améliorer les programmes d’enrichissement alimentaire dans le monde entier.

En réponse aux crises de la faim et alimentaire qui s’aggravent et sont accompagnées de la pandémie du Covid et de la guerre en Ukraine, l’Union Africaine redouble d’efforts pour renforcer la sécurité nutritive et alimentaire à travers le continent, notamment avec les programmes d’enrichissement alimentaire. L’an dernier, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine ont adopté une déclaration pour augmenter l’enrichissement alimentaire et la biofortification en Afrique.

Jusqu’à présent, 29 pays africains ont rendu l’enrichissement alimentaire obligatoire. Au centre de la vision à long terme de l’Union Africaine se trouvent des citoyens bien nourris et en bonne santé, y compris les femmes, les adolescents et les enfants. Se rendre compte du potentiel humain est essentiel pour le développement et mène à des revenus plus élevés, des économies plus fortes et améliore la vie.

Nous assistons à un moment rare dans la mise en lumière mondiale de l’enrichissement alimentaire. Cette intervention, de pair avec d’autres interventions nutritives, est un composant crucial de n’importe quelle stratégie des systèmes alimentaires qui vise à améliorer la santé des populations et de la planète. Utiliser l’enrichissement alimentaire à son plein potentiel aide à assurer que la génération suivante ait la capacité de se développer et de prospérer.

*L’ambassadrice Josefa Leonel Correia Sacko est membre de la Commission de l’Union Africaine pour l’agriculture, le développement rural, l’économie bleue et le développement durable, et membre du Scaling Up Nutrition (SUN) Movement Lead Group. Lawrence Haddad est le directeur exécutif de l’Alliance Mondiale pour l’Amélioration de la Nutrition (GAIN).

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