obert Sesselmann, 50 ans, avocat de profession, est un natif de la région. Durant sa campagne, il s’est présenté comme quelqu’un d’affable et proche des gens – et pour l’heure, difficile d’en dire plus sur sa personne : il n’est pas de ceux qui aiment parler aux médias.
Les affiches brandies lors de ses meetings électoraux reprennent, elles, des thèmes qui sont chers à son parti – suppression de l’euro, fermeture des frontières, protection des femmes contre l’islam – pour ne citer qu’eux.
Des thèmes qui dépassent aussi largement les compétences d’un dirigeant politique communal. Il faut rappeler que le Landrat de Sonneberg, situé en Thuringe, à environ quatre heures de Berlin, regroupe environ 57.000 habitants et est l’un des plus petits districts du pays.
Une claque et un avertissement
Qu’importe ! Robert Sesselmann a remporté la partie, au second tour, en décrochant 52% des voix, devant le candidat du parti conservateur CDU. Une première pour son parti.
Un avertissement qui résonne jusqu’à Berlin car avec cette victoire, l’AfD, dont l’aile la plus radicale est surveillée de près par les services de renseignements allemands, continue son ascension dans les sondages : selon de récentes études, le parti serait désormais au coude à coude avec le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz et dépasserait nettement les verts et les libéraux.
2024 : année test
Les dirigeants de l’AfD ont d’ailleurs déjà annoncé qu’ils souhaitaient présenter un candidat à la chancellerie pour les prochaines élections législatives de 2025. Et avant, ils comptent bien s’échauffer lors des élections régionales qui auront lieu l’an prochain dans trois régions de l’ancienne République démocratique allemande et provoquer, selon leurs propres mots, « un tremblement de terre politique ».
DW