Elisabeth Borne, qui se rend dans la ville du Val-de-Marne, a condamné ce dimanche matin des «faits intolérables», tandis que la droite exprime son indignation.
La gauche reste globalement silencieuse, tandis que la majorité et la droite ont vertement condamné ce dimanche matin l’attaque du domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses dans la nuit. Vers 11h, Matignon a évoqué dans un communiqué des «faits intolérables» après l’attaque au domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, dans le Val-de-Marne.
«Les coupables seront poursuivis avec la plus grande fermeté», a affirmé Elisabeth Borne, exprimant son soutien au maire et à sa famille «encore sous le choc». La première ministre a par la suite annoncé qu’elle se rendait à L’Haÿ-les-Roses.
De l’entourage du maire Vincent Jeanbrun, Le Figaro a appris que l’édile se trouvait à l’hôtel de ville, tard dans la nuit, lorsqu’un groupe d’émeutier a utilisé une voiture bélier pour enfoncer le portail de son domicile, où se trouvaient son épouse et leurs deux enfants âgés de 5 et 7 ans. La mère, prise en chasse par les individus, s’est blessée en prenant la fuite avec ses enfants.
La première ministre s’est entretenue dimanche matin avec le président de l’Association des maires d’Île-de-France (AMIF) Stéphane Beaudet et celle des maires de France, David Lisnard, pour assurer de son soutien les élus «qui sont aux côtés des habitants en première ligne face aux violences». «Le gouvernement est aux côtés de tous les maires», a-t-elle déclaré.
Dans la foulée, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu’une «enquête pour tentative d’assassinat avait été ouverte» et que «d’importants moyens de la police judiciaire avaient été mobilisés». «Les auteurs de ces faits répondront de leurs actes odieux», a assuré l’hôte de Beauvau.
Réaction forte à droite, plus tardive à gauche
Avant le communiqué de Matignon, les réactions outrées des élus de droite se sont succédé ce dimanche matin. Le président des Républicains Eric Ciotti, qui s’est rendu sur les lieux de l’attaque, a appelé à «conduire les auteurs en cour d’assises». «C’est un degré supplémentaire dans l’horreur», a déclaré l’élu niçois invité du Grand Rendez-vous d’Europe 1/ CNews/ Les Échos.
«J’ai senti dans la réponse de Vincent beaucoup de colère, beaucoup d’inquiétude pour ses enfants qui sont bien sûr en état de choc», a-t-il raconté. «Son épouse a été blessée, elle va être opérée. Je pense à lui a en cet instant, je veux lui dire tout mon soutien. Il est extraordinairement courageux».
Tout mon soutien à notre porte-parole des Républicains et maire de L’Haÿ-les-Roses @VincentJeanbrun dont le domicile a été attaqué par voiture bélier et sa famille victime d’une tentative d’assassinat cette nuit.
Son épouse a été blessée.
Des faits d’une extrême gravité qui… pic.twitter.com/vEctgtYzgP
— Eric Ciotti (@ECiotti) July 2, 2023
«Une nouvelle étape dans le déchaînement de violence a été franchie cette nuit», s’est insurgé de son côté Jordan Bardella, le président du Rassemblement national. «Comment peut-on décemment parler de ‘nuit plus calme’ après cela ?», a-t-il interrogé, en référence à la déclaration dans la nuit de Gérald Darmanin, qui s’est félicité dans un tweet vers 3h du matin d’une «nuit plus calme grâce à l’action résolue des forces de l’ordre».
De leur côté, les anciens candidats à la présidentielle Eric Zemmour et Marine Le Pen ont dénoncé un nouveau «capfranchi» dans les violences qui secouent la France depuis mardi. «Ces sauvages ont osé toucher à sa famille, parce qu’il a le seul tort d’être maire et donc de représenter la France», a réagi le président de Reconquête. «Indiscutablement un cap a été franchi», a reconnu sur BFMTV le préfet de police Lauren Nuñez.
«S’en prendre à la vie d’un élu et à celle de sa famille, c’est s’en prendre à la Nation», a également réagi sur Twitter le président du Sénat Gérard Larcher (LR). «L’engagement public ne devrait jamais être synonyme de danger, ni pour soi ni pour ceux que l’on aime», pour la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance). «S’attaquer à un maire, c’est s’en prendre à nous tous, à tous les citoyens. Toute la communauté nationale doit dire stop», a plaidé le ministre délégué à la Ville Olivier Klein.
À gauche aussi, Marine Tondelier, cheffe d’EELV, a assuré que «les écologistes apportent leur soutien le plus total à Vincent Jeanbrun». «Ce qu’il a vécu est inqualifiable», a-t-elle tweeté. De son côté, Jean-Luc Mélenchon, le chef des Insoumis a dit sur Twitter «partage(r) l’effroi de la famille Jeanbrun». La députée LFI Clémentine Autain a souligné l’«urgence absolue à dégager des réponses politiques de justice et d’égalité pour apaiser».
lefigaro