Sur fond de tensions politiques extrêmes entre la Russie et l’Ukraine, des allégations d’actes subversifs et de provocations créent une atmosphère de totale incertitude autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe.
La situation en Ukraine est toujours plus confuse. D’un côté, le porte-parole de la présidence russe parle du risque « très élevé » d’un acte subversif par le régime de Kiev. De l’autre, l’Ukraine suspecte Moscou de préparer une « provocation » dans la centrale nucléaire de Zaporijjia, actuellement sous contrôle russe.
Le point de vue de l’AIEA sur la situation à Zaporijjia
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, les forces russes ont pris le contrôle de la centrale de Zaporijjia, la plus grande centrale nucléaire d’Europe. Des informations indiquent que les forces russes pourraient à nouveau lancer des missiles à partir de ce lieu stratégiquement important. Les forces ukrainiennes auraient également déclenché des tirs à proximité du site.
Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA), a visité la centrale de Zaporijjia en mars 2023 dans une tentative de négocier des mesures de protection acceptables pour Moscou et Kiev.
Les centrales nucléaires, construites en temps de paix, ne sont pas équipées pour résister aux bombardements. Elles sont vulnérables à diverses formes de dommages, y compris ceux causés par des missiles ou des coupures d’électricité, qui pourraient entraîner la fusion des cœurs de la centrale. Un tel scénario aurait des conséquences désastreuses pour la population locale et l’environnement environnant, et potentiellement bien au-delà.
« La centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia a perdu la connexion à sa principale ligne électrique externe »
Dans cette situation complexe, les informations fournies par l’AIEA sont d’une importance cruciale. Hier, le 4 juillet 2023, le directeur général Grossi a noté que « la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia a perdu la connexion à sa principale ligne électrique externe tôt ce matin, l’obligeant à s’appuyer sur des alimentations électriques de secours récemment restaurées pour l’électricité dont elle a besoin pour les fonctions essentielles de sûreté et de sécurité nucléaires. »
Plus spécifiquement, la seule ligne électrique restante de 750 kilovolts (kV) de Zaporijjia a été déconnectée à 01h21 heure locale, le 4 juillet. Avant le conflit, quatre lignes étaient disponibles.
L’AIEA indique que : « On ne savait pas immédiatement ce qui avait provoqué la coupure de courant ni combien de temps elle durerait. » Suite à cette déconnexion, Zaporijjia a été forcée de basculer sur sa seule ligne électrique de secours de 330 kV, nécessaire, entre autres, pour pomper l’eau de refroidissement de la centrale. La ligne de 330 kV n’a été reconnectée à la centrale que le 1er juillet, après avoir été endommagée quatre mois plus tôt.
« Cette fois, la centrale a évité une perte totale de toute alimentation externe – ce qui s’est produit sept fois auparavant pendant le conflit – mais la dernière coupure de ligne électrique démontre à nouveau la situation précaire de la sûreté et de la sécurité nucléaires à la centrale », a déclaré le directeur général Grossi.
AFP