Retour sur le terrain pour le président français et sa Première ministre après huit jours de troubles provoqués par la mort d’un adolescent tué à bout portant lors d’un contrôle de police. Sur la route du Tour de France, Emmanuel Macron a fait escale à Pau, dans le sud-ouest. Élisabeth Borne, elle, est sur ses terres normandes de Lisieux.
Le président a déclaré ce matin à Pau, la ville dont son allié François Bayrou est maire depuis 2014, sa volonté d’associer les élus à la réponse aux émeutes urbaines des derniers jours. Il avait déjà rencontré mardi les maires de 220 villes de France. « Nous avons besoin de remettre de l’humanité, de la trame à hauteur d’homme », a dit Emmanuel Macron devant les élus réunis ce jeudi matin à la mairie de Pau, rapporte notre envoyée spéciale, Valérie Gas, du service politique.
Dans la réponse aux émeutes, que le chef de l’État cherche à bâtir, il tente d’obtenir le soutien de tous ceux qui peuvent contribuer à renouer le dialogue et donner à chaque Français la conviction qu’il est « dépositaire d’une citoyenneté plus grande que lui ». Le président de la République donne ainsi la direction dans laquelle il veut avancer après un moment, les émeutes qu’il décrit comme « graves » et vécues dans une forme de sidération.
Mais il ne s’agit pas d’apporter seulement plus de moyens à la politique de la ville ou au maintien de l’ordre, explique Emmanuel Macron, qui a d’ailleurs estimé que l’ordre était désormais rétabli en France.
Le chef de l’État veut une réponse collective, républicaine. Et comme un clin d’œil à François Bayrou, qui était assis à côté de lui, il a pris exemple sur Henri IV, un personnage historique cher au cœur du Béarnais, qui a, selon lui, su en son temps dépasser des clivages – religieux à l’époque – qui paraissaient indépassables.
Une manière de dire qu’il ne va pas se laisser piéger par la recherche d’une réaction immédiate, mais essayer d’apporter une réponse en profondeur, avec peut-être le risque d’avoir un discours qui ne se traduise pas en actes.
Emmanuel Macron se rend ensuite cet après-midi sur le parcours du Tour de France, pour la 6e étape dans les montagnes des Pyrénées, avec notamment l’ascension du mythique col du Tourmalet, à plus de 2 000 mètres d’altitude.
À Lisieux, la population encore sous le choc
La Première ministre, elle, est dans le nord-ouest de la France, à Lisieux, dont le quartier de Hauteville a été particulièrement touché par les émeutes consécutives à la mort de Nahel, rapporte notre envoyé spécial, Julien Chavanne. Le centre commercial a été pillé, le bureau de tabac incendié, la mairie annexe vandalisée et le local de la police municipale attaqué.
Les habitants sont encore sous le choc et les commerçants s’inquiètent des indemnisations. Le gouvernement a rédigé une circulaire pour accélérer les remboursements et faciliter la reconstruction.
rfi