Si ses problèmes de dos le laissent tranquille, Milan Škriniar (28 ans) sera indéniablement le gros coup du mercato parisien en défense centrale.
Ce n’est vraiment pas évident de répondre à la question « Que peut-il se passer en l’espace d’une seconde ? » Il n’y a que deux catégories de personnes qui excellent dans l’exercice : d’un côté, les petits tricheurs munis de leur téléphone portable qui sortiront des affirmations saugrenues comme « Bill Gates gagne 250 $ » ou « une abeille peut battre des ailes pratiquement 200 fois ».
De l’autre, les êtres humains comme Milan Škriniar qui n’hésitent pas à quitter l’Inter pour rejoindre le Paris Saint-Germain. « C’était un choix simple à faire pour moi. Quand un club comme le Paris Saint-Germain souhaite vous recruter, le choix est rapidement fait, confiait Škriniar au site du club parisien. Quand j’ai su que j’avais l’opportunité de venir ici, j’étais très heureux. (…) Je sais que c’est une des meilleures équipes du monde, le choix s’est fait en une seconde ! »
Une arrivée moins médiatique que celle du « Marseillais » Lucas Hernandez, moins onéreuse que celle de la promesse uruguayenne Manuel Ugarte (60 millions d’euros), mais sans aucun doute au rapport qualité/prix imbattable. Pisté depuis l’été dernier par l’état-major parisien, qui aurait même offert jusqu’à 70 millions d’euros à l’Inter il y a un an, c’est finalement pour peanuts que Škriniar s’est engagé pour cinq ans avec les Rouge et Bleu.
Un vrai coup comme le PSG n’en a pas fait suffisamment par le passé, qui plus est dans un secteur où ses titulaires en puissance s’étaient installés dans un infini confort.
Valeur sûre de Serie A
Pour se convaincre que l’arrivée de l’international slovaque est une opportunité folle, il ne faut surtout pas se fier à la façon dont Skriniar a dit « ciao » aux Nerazzurri. Blessé au dos durant toute la seconde partie de la saison – problème résolu depuis son opération du côté de Capbreton sous l’œil attentif du staff parisien –, dépossédé du brassard à la suite de l’annonce de son transfert à Paris dès le mois de janvier, le numéro 37 n’a pas eu la sortie qu’il méritait.
En l’espace de six saisons à l’Inter, il s’est pourtant imposé comme l’une des valeurs sûres de la Serie A, sa régularité ayant fait de lui le défenseur le plus fiable sur la période de l’autre côté des Alpes aux côtés du Napolitain Kalidou Koulibaly ou de son ex-coéquipier Stefan de Vrij.
Recruté après une saison intéressante à la Samp’, Škriniar s’est habitué à tout : au 4-2-3-1 de Luciano Spalletti, au 3-5-2 d’Antonio Conte avec qui il a soulevé le Scudetto et ensuite à celui de Simone Inzaghi qui l’avait donc même promu capitaine.
Après une masterclass face au Barça en 2018, lors d’une soirée étoilée, Spalletti s’était même emballé à son sujet alors que, déjà, l’intérêt des plus grands clubs du monde allait bon train pour son roc slovaque : « Si Barcelone est intéressé par Milan, ils devront payer 100 millions d’euros. Et si j’étais à leur place, je donnerais un pourboire de 20 millions d’euros en plus.
Si je suis le Real Madrid, pareil, mais avec un pourboire de 40 millions d’euros – c’est dire à quel point j’apprécie Škriniar. » La raison ? Le gamin peaufiné par le MSK Žilina est redoutable dans le un-contre-un, pas maladroit avec ses deux pieds, et possède une anticipation au-dessus de la moyenne. Des attributs qui ne feront vraiment, mais alors vraiment pas de mal à Paris.
Place à la concurrence !
Au-delà des qualités techniques et de la mentalité irréprochable du joueur, il y a aussi un timing : Škriniar débarque à 28 ans à Paris, pour cinq ans. Un âge idéal pour un défenseur central, habitué aux saisons pleines à plus de 40 matchs, qui vient renforcer un secteur où le PSG s’est un peu relâché ces dernières années.
Marquinhos ne dégage plus autant de sérénité qu’avant, Sergio Ramos est parti, Presnel Kimpembe sort d’une année quasi blanche et le PSG, sous Christophe Galtier, a par exemple encaissé 24 buts rien qu’à domicile. Ce qui n’était pas arrivé depuis pratiquement 40 ans.
L’arrivée de Škriniar, couplée à celle probable d’Hernandez, va donc remettre un coup de concurrence là où il n’y en avait quasiment plus. Au micro des médias parisiens, Škriniar a conscience que la partie n’est pas jouée d’avance : « Bien sûr que je ressens un peu de pression, parce que ce n’est pas facile de jouer au PSG.
Mais je suis prêt à faire partie de ce merveilleux club et j’aime la pression : je suis défenseur. » Il y a forcément là un peu de com, mais au cœur d’un été où le feuilleton Mbappé risque d’occuper une place centrale, voir un joueur aguerri prononcer ces mots-là peut suffire à faire fondre le cœur d’un supporter parisien en quête de sentiments sincères.
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