Un billet de mille livres syriennes avec le portrait de l’ex-président syrien Hafez el-Assad, en 2019. Photo AFP / DELIL SOULEIMAN
La livre syrienne a plongé lundi sur le marché noir où elle a atteint un plus bas historique avoisinant 10.000 livres pour un dollar, selon des sites de surveillance de taux de change.
Après plus d’une décennie de guerre, la Syrie traverse une profonde crise économique en raison d’une flambée des prix des matières premières, de coupures d’électricité quasi permanentes et de pénuries de carburants. Selon des sites de surveillance non officiels de taux de change, la livre syrienne s’échange désormais à 9.750 livres pour un dollar, entraînant une hausse des prix des matières premières.
Les commerçants déterminent les prix de leurs marchandises en fonction de la valeur de la livre sur le marché parallèle, tandis que le taux de change officiel approuvé par la Banque centrale indique 6.532 livres pour un dollar. Depuis le déclenchement du conflit en 2011, la livre syrienne a perdu 99% de sa valeur sur le marché noir.
« La guerre n’est pas encore terminée et les causes de la dépréciation de la livre n’ont pas changé en l’absence de solutions économiques pour redresser son cours en particulier avec la poursuite des sanctions qui empêche toute opération d’exportation », a déclaré à l’AFP l’analyste économique Ammar Youssef.
Damas fait valoir que la crise économique est liée aux sanctions qui frappent le pays depuis le début du conflit. Cette dépréciation intervient alors que la plupart des pays arabes ont renoué des liens diplomatiques avec Damas après plus d’une décennie de gel des relations syro-arabes. Mais « l’impact de l’ouverture (diplomatique) sur Damas ne s’est pas encore fait sentir, d’autant qu’elle n’a pas encore été accompagnée de mesures économiques tangibles », a déclaré Ammar Youssef.
Damas mise sur les capitaux des pays arabes du Golfe pour reconstruire la Syrie dévastée par douze ans d’un conflit ayant fait plus de 500.000 morts et ravagé les infrastructures du pays.
Selon l’ONU, plus de 90% de la population syrienne vit sous le seuil de la pauvreté, une situation qui s’est aggravée après un séisme dévastateur ayant frappé la Syrie et la Turquie voisine le 6 février.
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