Les réseaux sociaux vont devoir se conformer à la loi européenne à partir du 25 août 2023 sur la diffusion d’images violentes et d’appels à la haine, a averti le 10 juillet 2023 Thierry Breton, le Commissaire européen au Marché intérieur, une semaine après les émeutes qui ont secoué la France à la suite de la mort de Nahel.
« A partir du 25 août, la loi européenne va s’appliquer à ces plateformes, c’est-à-dire que lorsqu’il y aura du contenu haineux, du contenu qui appelle à la révolte, qui appelle à tuer ou à brûler des voitures, elles auront l’obligation dans l’instant de les effacer », a déclaré Thierry Breton, au micro de France Info.
Un nouveau règlement européen sur les services numériques
Un nouveau règlement européen sur les services numériques (Digital Services Act, ou DSA, en anglais) doit entrer en vigueur cet été pour encadrer les activités des plateformes, en particulier celles des géants américains du numérique que sont Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft. « Si elles n’agissent pas immédiatement, alors oui on pourra à ce moment-là, non seulement mettre des amendes, mais interdire l’exploitation sur notre territoire (…) c’est la loi qui va le faire, c’est pas un Etat, une personne ou un Conseil d’administration », a poursuivi le commissaire européen.
Ne pas « priver les Français d’internet parce qu’il y a des violences »
Le 4 juillet, le président de la République, Emmanuel Macron, avait évoqué l’idée de mettre en place des mesures de blocage des réseaux sociaux lors d’une réunion devant des maires de communes, victimes d’exaction lors des émeutes. Samedi, dans un entretien au Parisien, la Première ministre, Elisabeth Borne, a nuancé cette idée affirmant ne pas vouloir « priver les Français d’internet parce qu’il y a des violences ».
La France a été secouée par plusieurs nuits de violences à la suite de la mort de Nahel, 17 ans, tué par un tir policier lors d’un contrôle routier. De nombreuses images de ces émeutes ont circulé sur les réseaux sociaux comme TikTok, Snapchat ou Twitter, plateformes qui ont également été utilisées par certains participants dans leur organisation.
reuters