Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a appelé dimanche à ne pas « bloquer » les États-Unis dans leur volonté de livrer des bombes à sous-munitions à l’armée ukrainienne, tout en défendant l’opposition officielle de son pays à ces armes. En parallèle, le président polonais Andrzej Duda a appelé les alliés occidentaux de Kiev à faire preuve d’unité, lors d’une visite en Ukraine avant un important sommet de l’Otan. Voici le fil du 9 juillet 2023.
2 h 17 : la Russie dénonce l’envoi à Kiev par les États-Unis de bombes à fragmentation
La Maison Blanche a admis de facto que les États-Unis avaient commis des crimes de guerre en acceptant de livrer à l’Ukraine des bombes à fragmentation, a déclaré dimanche soir l’ambassade de Russie à Washington sur la messagerie Telegram.
L’ambassade a indiqué avoir porté attention aux communiqués du porte-parole de la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, à propos de l’envoi d’armes à fragmentation. « Le représentant a admis de facto la commission de crimes de guerre par les États-Unis dans le conflit ukrainien », a-t-elle écrit.
Moscou et Kiev s’accusent mutuellement d’avoir déjà recouru à des armes à fragmentation depuis le début de la guerre, le 24 février 2022.
L’Ukraine a promis la semaine dernière que les munitions envoyées par les États-Unis ne seraient pas utilisées sur le territoire russe.
23 h 01 : Joe Biden est arrivé au Royaume-Uni pour rencontrer Charles III et Rishi Sunak
Le président américain Joe Biden a atterri dimanche soir à Londres où il doit rencontrer lundi le roi Charles III et le Premier ministre Rishi Sunak avant de se rendre au somment de l’Otan à Vilnius.
L’avion présidentiel Air Force One a atterri à l’aéroport de Stansted au nord de Londres pour cette courte visite de Joe Biden chez son plus proche allié européen, a constaté un journaliste de l’AFP.
21 h 30 : l’Ukraine n’est « pas prête » à faire partie de l’Otan, selon Joe Biden
« Je ne pense pas que l’Ukraine soit prête à faire partie de l’Otan », a affirmé Joe Biden dimanche lors d’une interview sur CNN.
Le processus d’adhésion requiert l’unanimité des membres. « Je ne pense pas qu’on ait une unanimité dans l’Otan pour faire entrer – ou non – l’Ukraine (…) au beau milieu d’une guerre », a estimé le président américain. « Nous serions en guerre contre la Russie, si c’était le cas », a-t-il alerté.
EXCLUSIVE: Biden says Ukraine is not yet ready for NATO membership, saying the war with Russia must end before the alliance can consider adding Kyiv to its ranks. https://t.co/iNx84Zc7r4 pic.twitter.com/z0Ejf6SZlU
— CNN (@CNN) July 9, 2023
21 h 20 : Recep Tayyip Erdogan et Joe Biden ont parlé de la candidature de la Suède à l’Otan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a eu un entretien téléphonique avec son homologue américain Joe Biden au cours duquel ils ont discuté de la candidature de la Suède à l’Otan, a déclaré dimanche la direction de la communication de la présidence turque.
Recep Tayyip Erdogan, en référence à une loi antiterroriste, a dit à Joe Biden que Stockholm avait pris des mesures allant dans la bonne direction en vue d’une ratification de sa candidature par Ankara, mais que ces mesures n’étaient pas utiles dans la mesure où des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) continuent d’organiser des manifestations en Suède.
Pour vaincre les réticences de la Turquie, le président américain a évoqué une solution qui pourrait passer par une modernisation de la flotte de F-16 turcs. « J’essaye de rassembler une sorte de consensus où on renforce l’Otan par les capacités militaires à la fois de la Grèce et de la Turquie, et on autorise la Suède à entrer. Mais ce n’est pas encore fait », a-t-il détaillé lors d’une interview sur CNN dimanche.
20 h 05 : Recep Tayyip Erdogan s’entretiendra avec Joe Biden au sommet de l’Otan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui bloque l’adhésion de la Suède à l’Otan, s’entretiendra au sommet de l’Alliance atlantique à Vilnius cette semaine avec le président américain Joe Biden, a annoncé dimanche la présidence turque.
« Les dirigeants ont convenu de se rencontrer en face-à-face à Vilnius et de discuter en détail des relations bilatérales entre la Turquie et les États-Unis et des questions régionales », indique le communiqué d’Ankara.
18 h 30 : le président allemand appelle à ne pas « bloquer » les États-Unis pour les bombes à sous-munitions
Le président de la République allemande Frank-Walter Steinmeier a appelé à ne pas « bloquer » les États-Unis dans leur volonté de livrer des bombes à sous-munitions à l’armée ukrainienne, tout en défendant l’opposition officielle de son pays à ces armes. « La position allemande contre les armes à sous-munitions est toujours aussi justifiée. Mais on ne peut pas, dans la situation actuelle, bloquer les États-Unis », a-t-il déclaré lors d’une interview à la télévision allemande ZDF.
« Si l’Ukraine n’a plus les moyens de se défendre, ou si ceux qui l’aident à assurer sa défense ne le font plus, alors ce sera la fin de l’Ukraine », a justifié Frank-Walter Steinmeier, dont les pouvoirs sont essentiellement représentatifs et cérémoniels.
18 h 12 : Volodymyr Zelensky espère « le meilleur résultat possible » du sommet de l’Otan de Vilnius
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit espérer dimanche « le meilleur résultat possible » du sommet de l’Otan de Vilnius la semaine prochaine, au cours duquel Kiev espère voir se concrétiser ses aspirations d’intégrer l’Alliance.
Ce sommet se tiendra un peu plus d’un mois après le début d’une contre-offensive des forces ukrainiennes sur le front, qui n’a jusqu’à présent remporté que des gains modestes face à de puissantes lignes défensives russes et en raison d’un manque d’aviation et de munitions d’artillerie.
Après avoir reçu le président polonais Andrzej Duda à Loutsk dans l’ouest de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a indiqué que les deux dirigeants avaient convenu de « travailler ensemble pour obtenir le meilleur résultat possible » pour Kiev lors du sommet prévu les 11 et 12 juillet en Lituanie. « Nous sommes plus forts ensemble », a déclaré le président polonais, l’un des principaux soutiens de Kiev au sein de l’Otan.
16 h 20 : Joe Biden s’envole pour le Royaume-Uni et le sommet de l’Otan
Joe Biden s’est envolé dimanche pour le Royaume-Uni, où il rencontrera le roi Charles III, avant de se rendre au sommet de l’Otan à Vilnius. Le président américain, qui a décollé à bord d’Air Force One depuis une base militaire du Delaware, conclura son voyage par une visite au nouveau membre de l’Alliance atlantique, la Finlande.
12 h 45 : Volodymyr Zelensky et Andrzej Duda rendent hommage aux victimes de massacres commis pendant la Seconde Guerre mondiale
Les présidents ukrainien et polonais ont commémoré l’anniversaire des massacres de Polonais perpétrés par des nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale, un sujet sensible qui alimente des tensions entre les deux alliés.
« Ensemble, nous rendons hommage à toutes les victimes innocentes de la Volhynie ! La mémoire nous unit », ont écrit les bureaux d’Andrzej Duda et de Volodymyr Zelensky sur Twitter. « Ensemble, nous sommes plus forts. »
Les massacres des Polonais en Volhynie font référence aux meurtres de masse perpétrés contre des civils polonais par des membres de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne entre 1942 et 1944. Les historiens estiment qu’à cette occasion, jusqu’à 100 000 civils polonais ont été tués ainsi que 12 000 Ukrainiens dans des opérations de représailles.
Le Parlement polonais a qualifié ce massacre de génocide en 2016, mais pas l’Ukraine, qui reconnaît toutefois les atrocités commises.
Ce massacre a provoqué une querelle publique inhabituelle entre la Pologne et l’Ukraine au début de l’année, après qu’un porte-parole du gouvernement a déclaré que Volodymyr Zelensky devait s’excuser et demander pardon pour ces événements tragiques.
12 h 15 : le président polonais en Ukraine avant un important sommet de l’Otan
Le président polonais Andrzej Duda a appelé les alliés occidentaux de Kiev à faire preuve d’unité, lors d’une visite en Ukraine avant un important sommet de l’Otan prévu à Vilnius la semaine prochaine.
« Nous sommes plus forts ensemble », a écrit Andrzej Duda sur les réseaux sociaux lors d’une visite dans la ville de Loutsk, dans l’ouest de l’Ukraine, aux côtés de son homologue Volodymyr Zelensky.
« L’Ukraine et la Pologne sont ensemble, unies dans la lutte contre un ennemi commun », a de son côté indiqué sur Telegram le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak.
Varsovie est l’un des principaux soutiens de l’Ukraine au sein de l’Otan, une alliance militaire que Kiev ambitionne de rejoindre depuis des années, tout comme l’UE.
11 h 20 : Vilnius transformée en forteresse pour le sommet de l’Otan
L’Otan a transformé Vilnius en une forteresse défendue par des armements dernier cri afin de protéger le président américain, Joe Biden, et les autres responsables politiques des pays membres de l’Alliance atlantique, réunis la semaine prochaine à seulement 32 km de la frontière avec la Biélorussie, alliée de Moscou.
Seize alliés de l’Otan ont dépêché en tout un millier de militaires pour sécuriser le sommet des 11 et 12 juillet, qui se déroulera également à 151 km seulement du territoire russe. De nombreux pays membres ont également fourni des systèmes avancés de défense aérienne, dont manquent les pays baltes.
L’Allemagne a notamment déployé 12 lanceurs de missiles Patriot, utilisés pour intercepter les missiles balistiques et de croisière ou les avions militaires.
« Il serait plus qu’irresponsable de ne pas avoir notre ciel protégé quand (Joe) Biden et les leaders de 40 pays arrivent », a déclaré le président lituanien, Gitanas Nauseda.
9 h 06 : Moscou appelle l’Otan à discuter de Zaporijjia à son prochain sommet
La Russie a appelé les leaders de l’Otan, l’Alliance atlantique conduite par les États-Unis, à discuter de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, a annoncé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Les responsables des pays de l’Otan se réunissent à Vilnius, en Lituanie, les 11 et 12 juillet prochains. Les discussions porteront sur des sujets très variés, allant des divisions sur la candidature de l’Ukraine et la ratification de l’adhésion de la Suède, à l’augmentation des stocks de munitions et au premier réexamen des plans de défense de l’organisation depuis plusieurs décennies.
La porte-parole russe a accusé l’Ukraine d’infliger systématiquement des dommages à la centrale nucléaire de Zaporijjia et appelé à ce que le sommet de l’Otan consacre la plus étroite attention à ce dossier.
« Après tout, la vaste majorité des membres de l’Alliance se trouvera dans la zone d’impact direct » (si quelque chose arrive à la centrale nucléaire », a-t-elle ajouté sur la messagerie Telegram.
Vilnius est située à environ 1 000 kilomètres de la principale centrale nucléaire d’Europe.
La Russie et l’Ukraine s’accusent mutuellement de projets d’attaques sur le site, situé en terrain occupé par les Russes, près de la ligne de front.
0 h : Volodymyr Zelensky rapatrie de Turquie des « héros » d’Azovstal
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est rentré samedi d’une visite en Turquie accompagné de cinq anciens commandants de la garnison ukrainienne de Marioupol, bien que les hommes étaient supposés rester en Turquie depuis leur transfert, l’an dernier, dans le cadre d’un échange de prisonniers avec la Russie.
« Nous rentrons de Turquie et ramenons nos héros à la maison », a déclaré le président ukrainien.
Moscou a immédiatement dénoncé la libération des soldats. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a dit que la Turquie avait violé les termes de l’échange de prisonniers et aurait dû en informer les autorités russes.
Dmitri Peskov a lié ce retour à « l’échec de la contre-offensive » ukrainienne menée depuis début juin et à la volonté d’Ankara de montrer sa « solidarité » avant le sommet de l’Otan de Vilnius des 11 et 12 juillet.
« Les préparatifs du sommet de l’Otan sont en cours et, bien sûr, il y a eu beaucoup de pression sur la Turquie », a-t-il déclaré.
Une partie du régiment Azov de l’armée ukrainienne, formé sur la base du bataillon ultranationaliste du même nom, avait été capturée par les forces russes après la chute de Marioupol en mai 2022.
Célébrés comme des héros en Ukraine pour leur résistance tenace au sein de l’usine Azovstal lors du siège de Marioupol, les combattants d’Azov sont honnis en Russie pour leur liens avec les milieux ultranationalistes ukrainiens.
L’Ukraine avait annoncé, fin septembre, l’échange avec la Russie de 215 militaires dont des chefs de la défense de l’aciérie Azovstal.
Plusieurs milliers de civils ont trouvé la mort à Marioupol pendant les trois mois de siège par les forces russes, qui n’ont laissé que des ruines de la ville.
Pour marquer le 500e jour d’un conflit qui a tué plus de 9 000 civils selon l’ONU, le président ukrainien s’est rendu sur l’île des Serpents, dont Moscou s’était emparé peu après le début de l’invasion le 24 février 2022 avant de devoir l’abandonner.
Sur le terrain, une frappe russe sur l’important nœud ferroviaire de Lyman, repris en octobre par Kiev, a fait au moins huit morts et 13 blessés, selon le ministère ukrainien de l’Intérieur.
Reuters