Le traditionnel défilé militaire donné à Paris à l’occasion de la fête nationale du 14-Juillet mettra cette année l’Inde à l’honneur. Le Premier ministre Narendra Modi assistera aux festivités organisées sous haute surveillance, deux semaines après les émeutes qui ont marqué la France.
L’Inde sera l’invitée d’honneur du traditionnel défilé militaire du 14-Juillet donné à Paris à l’occasion de la fête nationale, organisée cette année sous haute surveillance après les récentes émeutes qui ont embrasé le pays.
Fin juin, la mort d’un adolescent, tué par un policier lors d’un contrôle routier, a entraîné plusieurs nuits d’émeutes et des dégâts considérables pendant plusieurs nuits.
Pour garantir un « ordre durable », le président Emmanuel Macron a annoncé des « moyens exceptionnels » autour des célébrations du 14-Juillet, qui sont depuis des années l’occasion de violences urbaines en France.
Invité d’honneur, le Premier ministre indien Narendra Modi assistera vendredi matin avec Emmanuel Macron au défilé militaire sur la prestigieuse avenue des Champs-Élysées, avant un dîner officiel dans le musée du Louvre avec des centaines d’invités.
Paris et New Delhi célèbrent cette année le 25e anniversaire de leur partenariat stratégique, que la France ambitionne de renforcer pour peser dans la zone Asie-Pacifique.
Gros client de l’industrie française de défense – New Delhi a acquis 34 Rafale et six sous-marins Scorpène –, l’Inde pourrait annoncer un nouveau contrat 26 Rafale Marine (destinés aux porte-avions) et trois sous-marins, selon le journal La Tribune.
Le défilé à pied sera ouvert par 269 membres de forces armées indiennes et le défilé aérien comprendra trois Rafale indiens.
Au total, l’édition 2023 rassemblera 6 500 participants, dont 5 100 à pied. Plus de 60 avions, dont des appareils étrangers, 28 hélicoptères, 157 véhicules et 62 motos défileront en compagnie des 200 chevaux de la Garde républicaine.
Les « forces morales », thème du défilé
Alors que la guerre a fait son retour en Europe avec l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, l’un des objectifs de ce défilé sera par ailleurs de « rappeler notre attachement à la solidarité stratégique avec nos alliés », selon le gouverneur militaire de Paris, le général Christophe Abad.
Un tableau initial mettra en avant 15 pays qui ont aidé la France pendant une décennie d’engagement militaire au Sahel : Américains, Canadiens et Européens.
Autre mise à l’honneur : des élèves de six lycées militaires africains partenaires (Bénin, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée, Madagascar, Côte d’Ivoire, Sénégal) défileront avec les pensionnaires d’écoles militaires françaises.
Pour incarner l’aide militaire française à l’Ukraine, des canons Caesar et des blindés AMX10-RC, du type de ceux donnés à Kiev, défileront devant les Parisiens.
Ce défilé militaire aura par ailleurs vocation à montrer la hausse du budget des armées, alors que le Parlement doit voter d’ici vendredi une nouvelle loi de programmation militaire (LPM) d’une enveloppe globale de 413 milliards d’euros d’ici 2030, soit une hausse de 40 % par rapport à la précédente LPM. Députés et sénateurs ont trouvé un compromis lundi sur le projet.
Le blindé léger Serval défilera pour la première fois. Autre nouveauté : l’hélicoptère H160 d’Airbus, qui sera mis à l’honneur dans le tableau de l’aviation légère de l’armée de terre.
Les « forces morales » de la France constitueront le thème du défilé. Une notion chère au chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard.
La réserve opérationnelle, dont le nombre de volontaires doit plus que doubler d’ici 2030 pour atteindre 80 000, sera également mise en avant.
L’animation finale, jouée place de la Concorde par des jeunes réservistes, du service national universel (SNU) et du service civique, célébrera l’esprit de la Résistance en commémorant 1943, année de création de la médaille de la Résistance française, de création du Conseil national de la Résistance, du décès du héros de la Résistance Jean Moulin et de la naissance du « Chant des partisans ».
AFP