Bard, l’intelligence artificielle de Google vient de faire une arrivée fracassante sur le marché français. On vous explique tout ce qu’il faut retenir.
Lancé en France et dans plusieurs autres pays d’Europe ce jeudi 13 juillet 2023, Bard continue son déploiement à l’international, et propulse encore davantage Google sur le marché de l’IA. Le géant du web avait préféré rester discret depuis le début de l’année, face à un Open AI tentaculaire, mais force est d’admettre qu’il était attendu au tournant.
Scruté de toutes parts par les internautes du monde entier, le GAFAM a officialisé cette semaine les détails de son langage d’intelligence artificielle générative. Le temps d’une table ronde intimiste avec la presse française, Jack Krawczyk, directeur de la gestion produit chez Google a levé le voile sur le nouvel outil destiné à changer la face du web, désormais accessible dans 40 langues.
Google veut une transparence totale
Google le savait, l’un des points les plus sensibles sur lesquels il était attendu résidait dans l’utilisation et la sécurisation des données personnelles. Face à un ChatGPT trop gourmand, le géant américain a affirmé sa volonté de faire preuve de transparence, en anonymisant tous ses échanges avec les internautes, et en collaborant notamment avec les législateurs européens. La version conforme au RGPD sera d’ailleurs la même qu’aux États-Unis, promet le GAFAM, avec la possibilité de ne pas conserver les historiques entre l’internaute et le bot.
Chaque réponse de Bard pourra ainsi renvoyer vers une requête web correspondante. Le sourcing des informations reste encore un sujet complexe pour l’entreprise, et il faudra jouer les équilibristes pour être le plus factuellement exact possible, tout en laissant aux internautes la possibilité d’explorer les promesses de l’IA. Même chose au sujet de la modération, qui a cristallisé le débat autour de ChatGPT il y a quelques mois. “Nous savons que c’est un sujet sensible. Évidemment, nous ferons des erreurs, il faut que l’on trouve le moyen de rendre notre technologie la plus utile et sécurisée possible”.
Image et texte, pas besoin de choisir
Autre ajout de taille chez Bard, l’IA générative de Google permettra dès son lancement en France de mixer les prompts textuels et la reconnaissance d’images. Il sera notamment possible de mixer l’outil avec Lens, afin non seulement d’identifier le sujet d’une photo, mais aussi d’en tirer des conclusions tirées sur le web.
En photographiant une bouteille de vin par exemple, Bard sera non seulement capable d’identifier la bouteille et de vous donner des informations sur le cépage ou la marque, mais aussi de définir les plats ou les ingrédients qui s’accordent le mieux avec la boisson en question. L’IA pourra ensuite élaborer une idée de recette la plus adaptée.
Pour le moment uniquement accessible en anglais, la reconnaissance d’image de Google Bard est accessible dès à présent à l’internationale, et notamment en France. Il faudra donc maîtriser la langue de Shakespeare pour tester ses possibilités, ou contourner le problème en demandant à Bard de traduire les réponses fournies par le chatbot.
Les réponses données par Google pourront aussi être adaptées en fonction de plusieurs styles (simple, long, court, professionnel ou informel), et feront l’objet d’une transcription automatique en text-to-speech. Pour le moment accessible en anglais uniquement, cette nouvelle fonctionnalité sera bientôt étendue à d’autres langues.
Bientôt partout sur Google
Pour le moment, Bard est disponible sur desktop et smartphone. Il devrait rapidement élargir son champ d’action à tous les services de l’écosystème Google. Une intégration sur Android, mais aussi Gmail, Agenda ou encore Drive est donc à prévoir. L’entreprise prévoit aussi de faciliter l’exportation de code Python vers Replit. “La route est longue, mais les opportunités sont nombreuses”, s’enthousiasme Jack Krawczyk, “Ce que nous offre Bard, c’est une toute nouvelle manière d’expliquer le monde qui nous entoure, et d’exprimer de nouvelles idées”.
Sans surprise donc, Bard est une page blanche, un lieu d’expérimentations qui devra se construire au fil des mois et des années. Les internautes auront d’ailleurs leur rôle à jouer dans l’aventure, puisque chaque requête pourra être commentée via un système de feedback, qui servira à améliorer l’IA de Google au quotidien.
jdg