Fin de l’accord sur les céréales d’Ukraine: Erdogan encore en mesure d’impulser?

Ce lundi 17 juillet, l’accord sur les céréales ukrainiennes arrive à expiration. L’avenir de ce mécanisme parrainé par la Turquie et les Nations unies semble compromis. La Russie menace en effet d’y mettre fin. Recep Tayyip Erdogan tente de convaincre Vladimir Poutine. Mais, dans le même temps, le président turc est contraint de donner des gages aux Occidentaux, quitte à fâcher son homologue russe.

Prolonger l’accord qui a permis, il y a un an, la reprise par Kiev de ses livraisons de produits agricoles via la mer Noire. Oui, mais voilà, depuis sa réélection fin mai, le président turc, qui s’est imposé comme le médiateur privilégié entre l’Ukraine et la Russie, multiplie les initiatives donnant satisfaction à ses alliés de l’Otan, ce qui irrite son homologue russe Vladimir Poutine.

Recep Tayyip Erdogan a apporté un soutien fort à l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, et accepté l’adhésion de la Suède, après une année de blocage. Il a aussi autorisé le retour en Ukraine de commandants du régiment Azov, alors qu’ils devaient rester en Turquie jusqu’à la fin de la guerre.

Moscou s’en est offusqué. Le sénateur Viktor Bondarev, président de la commission de défense du Conseil de la Fédération de Russie, a même estimé que la Turquie se transformait en un « pays inamical ». Certains se demandent si Ankara n’est pas en train de se « réaligner » sur l’Occident.

En réalité, Tayyip Erdogan n’a d’autre choix que de donner des gages aux Occidentaux. L’inflation reste très élevée (38%, officiellement). Les réserves en devises de la Banque centrale sont à sec et les investissements étrangers, notamment européens, cruciaux pour l’économie turque, ont fui le pays ces dernières années face au manque de prévisibilité.

Le chef de l’État turc doit redonner confiance en son pays. Donc tendre la main, à nouveau, aux partenaires traditionnels de la Turquie.

RFI

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