Cela fait maintenant plus de trente ans que les potentiels effets de l’aspartame agitent régulièrement la sphère publique. On pensait le débat clos depuis une évaluation menée par l’OMS en 2013, mais dans une étude publiée le 14 juillet dernier, l’institution classe désormais cet édulcorant artificiel comme « cancérogène possible ».
Qu’ont en commun les sodas « light », les desserts allégés et les produits amincissants ? Le sucre. Ou, plus précisément, le goût du sucre, conféré par une petite molécule au pouvoir 200 fois plus sucrant que le sucre classique que l’on appelle « aspartame ». Un édulcorant artificiel que l’on retrouve presque partout depuis son autorisation sur le marché français, en 1994.
À l’époque, on débat déjà autour de ses effets sur la santé. Finalement, en 2013, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) publie une évaluation complète des risques associés à l’aspartame, excluant « le risque potentiel que l’aspartame provoque des dommages aux gènes ou induise le cancer ».
Du sérieux, mais pas assez pour rassurer les plus sceptiques. Dix ans plus tard, coup de tonnerre : le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), piloté par l’OMS, classe finalement l’aspartame comme « peut-être cancérogène pour l’homme ».
D’APRÈS L’OMS, LES ALIMENTS ET BOISSONS CONTENANT DE L’ASPARTAME AURAIENT, TOUT DE MÊME, UN IMPACT POSITIF PROVISOIRE SUR LA PERTE DE POIDS DES GROS CONSOMMATEURS DE SUCRE.
L’aspartame ne serait potentiellement cancérogène qu’à très haute dose
Pas de quoi s’affoler : ce risque n’existe que si l’on en ingère plus de « 40 mg par kilogramme de poids corporel » quotidiennement. Les consommateurs réguliers ont donc de la marge : si l’on prend une canette de soda contenant 200 à 300 mg d’aspartame, « un adulte pesant 70 kg devrait consommer plus de 9 à 14 canettes par jour pour dépasser la dose journalière admissible », affirme le CIRC, qui s’est basé sur plus de 1 300 études scientifiques avant de présenter ses conclusions.
Nous voilà donc rassurés pour ce qui est du cancer, mais prudence tout de même : en mai dernier, l’OMS publiait les résultats d’une autre étude sur la consommation à long terme de certains édulcorants, incluant l’aspartame, et mettait en garde sur un possible « risque accru d’obésité, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de mortalité ».
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