« Les températures que nous vivons en ce moment ne sont pas des températures normales », mais « la preuve de ce dérèglement du climat qui malheureusement s’accélère », a réaffirmé mardi le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu sur RMC.
Son homologue de l’Agriculture, Marc Fesneau, avait été sévèrement critiqué samedi par des climatologues pour avoir assuré que les températures actuelles étaient « assez normales pour un été », avant de faire marche arrière.
« Le dérèglement climatique, conséquence de nos activités humaines, conduit à ce qu’on ait d’ores et déjà 5 fois plus de vagues de chaleur en moyenne qu’il y a 30 ans », a rappelé Christophe Béchu, « et les experts disent qu’on va encore multiplier par deux entre maintenant et le milieu du siècle ».
« Avec en particulier un nombre de nuits tropicales (température minimale supérieure à 20°C, ndlr) qui ne correspond absolument pas aux températures que nous avions il y a 30 ans en France y compris dans le sud » du pays, a souligné le ministre en réponse à un auditeur de l’Hérault qui trouvait la météo actuelle normale.
La vague de chaleur accablante qui traverse cette semaine l’ouest du bassin méditerranéen va se traduire par des températures de 40°C mardi en Provence, en Corse et en Occitanie, avec sept départements en vigilance orange pour canicule, selon les prévisions de Météo-France.
« On ne va pas forcément battre beaucoup de records en France, mais c’est le fait que ça va rester très élevé plusieurs jours de suite, jour et nuit, qui va avoir beaucoup d’impact sur les populations « , a expliqué lundi François Gourand, prévisionniste de Météo-France.
« L’’année dernière, c’est 33 jours de canicule que nous avons connus », a rappelé mardi le ministre.
En 2022, la France en était à la mi-juillet à sa deuxième vague de chaleur au niveau national. Ce qui n’est pas encore arrivé en 2023 car le nord du pays est relativement épargné par ce dôme de chaleur, même si les températures sont très au-dessus des normales de saison.
Juin 2023 a été le deuxième mois de juin le plus chaud jamais enregistré en France depuis 1900, derrière juin 2003, été hors norme.
Hors de France, la barre des 40°C a été largement franchie lundi en Espagne, en Grèce et en Italie. Le mercure a notamment dépassé les 44 degrés dans plusieurs villes d’Andalousie et 43°C en Sicile.
Le pic de chaleur est attendu mardi en Sardaigne, une île où la température pourrait frôler les 48°C.
afp