Cacao : la Côte d’Ivoire suspend les exportations en raison des pluies

Des fèves de cacao sont posées sur des claies au soleil, le 29 octobre 2002, dans un "campement", village en torchis de producteurs, près de Vavoua. Ses fèves qui sèchent au soleil sont brassées plusieurs fois dans la journée, afin que la peau qui les protège, noircisse et disparaisse pour ne laisser que le cacao qui se trouve a l'intérieur, lequel sera stocké et vendu dans des sacs de 100 kg. C'est en cette période de l'année que la récolte a lieu en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao. En raison des évènements actuels dans ce pays, les producteurs de cacao ne peuvent plus écouler leur production. Les opérateurs (intermédiaires entre les producteurs et les exportateurs) ne disposent pas de la liquidité nécessaire pour l'achat du cacao en raison de la fermeture des banques et de l'impossibilité de se déplacer librement dans le pays coupé en deux entre la rébellion et le pouvoir en place. AFP PHOTO PHILIPPE DESMAZES (Photo by PHILIPPE DESMAZES / AFP)

La Côte d’Ivoire a suspendu la vente des contrats d’exportation de son cacao pour la saison 2023/2024 en raison des fortes pluies de ces dernières semaines, qui menacent la récolte du premier producteur mondial prévue à partir d’octobre.

La Côte d’Ivoire a suspendu la vente des contrats d’exportation de son cacao pour la saison 2023/2024 en raison des fortes pluies de ces dernières semaines, qui menacent la récolte du premier producteur mondial prévue à partir d’octobre.

« Nous avons été obligés de suspendre nos ventes parce que la situation climatique actuelle nous inquiète. Nous croyons que la récolte principale qui va débuter en octobre ne sera pas bonne », a déclaré jeudi le patron du Conseil café-cacao (CCC), l’organisme de réglementation du secteur dans le pays.

« Nous ne pourrons pas avoir une production suffisamment importante pour satisfaire la demande », a ajouté Yves Brahima Koné.

Les mois de juin et juillet sont traditionnellement pluvieux en Côte d’Ivoire, mais cette année des précipitations particulièrement intenses se sont abattues notamment dans le sud, région productrice de cacao.

Fin juin, les prix du cacao s’étaient envolés, culminant à un sommet depuis huit ans, en raison notamment des craintes sur l’offre ivoirienne.

« Nous observons une hausse record des cours mondiaux du cacao depuis plusieurs semaines et la logique aurait voulu que nous en profitions pour vendre le maximum de contrats et offrir un prix rémunérateur à nos producteurs. Nous ne pouvons pas le faire malheureusement », a développé M. Koné.

« Les conséquences de ces pluies diluviennes sur la récolte sont multiples et variées. Il y a de la pourriture brune qui se développe parce que les cabosses reçoivent trop d’eau. Il y a aussi une très mauvaise floraison qui va réduire la production de cabosses », a-t-il poursuivi.

La Côte d’Ivoire a produit l’an dernier 2,4 millions de tonnes de cacao. Le cacao ivoirien, qui représente 45% de la production mondiale, compte pour 14% du PIB national et nourrit 24% de la population de ce pays d’environ 27 millions d’habitants.

africanews

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