Jusqu’au mois d’avril dernier, Raphaël payait une moyenne de 63 euros par mois pour son électricité. En recevant sa facture de régulation, le montant atteint 720 euros. « J’étais abasourdi. Franchement, je n’ai jamais vu ça », lâche-t-il. Et il n’est pas au bout de ses peines. Dès le mois prochain, sa facture va augmenter de 10 %, soit une augmentation annuelle de 148,65 euros. « Ça va impacter automatiquement le pouvoir d’achat. Ça, c’est clair », craint-il.
La fin du bouclier tarifaire
Comme lui, cela concerne tous ceux qui ont un compteur d’une puissance allant jusqu’à 36 kVA, tels que les particuliers et les petites entreprises, les commerçants et les artisans. Ce sera encore plus complexe pour ceux qui disposent des équipements beaucoup plus gourmands en énergie.
Les associations de consommateurs, de leur côté, dénoncent ces hausses de tarif au dernier moment. « Le 18 juillet pour le 1er août, montre à quel point on essaie de faire passer la mesure en catimini. Les gens sont en vacances, ils sont détendus et on glisse ça subrepticement dans le panier du consommateur », dénonce Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.
Cette augmentation correspond en fait à la fin d’une subvention de l’État, le bouclier tarifaire, qui bloquait jusqu’ici les tarifs à seulement 15 % de hausse. « Le prix sur les factures aurait dû doubler au 1er février 2023. Il est quelque part normal que progressivement une partie supplémentaire de cette hausse aille sur les factures des consommateurs », explique Lætitia Puyfaucher, experte énergie de Gisements communs.
Pour la fin de l’année, un tiers de nos factures d’électricité sera encore pris en charge jusqu’à la fin du bouclier tarifaire en 2025. Ce dispositif a déjà coûté 40 milliards d’euros aux contribuables.
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