Intelligence artificielle : Google veut remplacer les journalistes

Google a présenté un nouvel outil digne de Black Mirror pour remplacer le travail de la presse.

Depuis le déploiement de Bard, Google rattrape son retard sur le marché de l’IA. Si le géant américain a laissé Open AI prendre un peu d’avance, c’est qu’il préférait reculer pour mieux sauter. Après une présentation prometteuse de son chatbot en France il y a quelques semaines, l’entreprise ambitionne désormais de remplacer les journalistes.

Le projet Genesis est là
Comme le révélait le New York Times il y a quelques jours, Google a approché plusieurs rédactions anglophones afin de leur présenter Genesis, un produit basé sur l’intelligence artificielle, capable d’écrire des articles de presse en un temps record. Encore en phase de test, l’outil se veut révolutionnaire.

En agrégeant du contenu glané sur le web, il serait ainsi capable de rédiger une synthèse écrite dans un style prédéfini à l’avance. Une aubaine pour les journalistes, promet Google, qui n’auront plus besoin de passer des heures à compiler les informations nécessaires à l’écriture d’un article.

Officiellement, le projet Genesis n’a pas vocation à remplacer le travail de journaliste, mais simplement à automatiser certaines tâches pour faciliter leur quotidien. Afin de répondre aux craintes que suscite déjà cette innovation, Jenn Crider, une porte-parole de Google a tenté de rassurer le New York Times, en assurant : “Ces outils ne sont pas destinés et ne peuvent pas remplacer le rôle essentiel que les journalistes ont dans le reportage, la création et la vérification des faits“.

Reste que selon certains témoins ayant assisté à la présentation du projet confirment que l’outil semble d’ores et déjà capable de rédiger seul un article complet. Une expérience “troublante” selon le journal américain.

Un danger pour la presse ?
Au-delà de la crainte de voir la presse au chômage à cause de l’IA, l’arrivée d’un tel projet soulève déjà bon nombre de questions. Ce n’est pas la première fois que la presse décide d’avoir recours à l’intelligence artificielle pour faciliter son travail. Outre-Atlantique, le groupe CNET a déjà licencié des salariés pour faire rédiger certains articles par un robot. Reste que ChatGPT, Bard et consorts ont souvent bien du mal à différencier les fake news de la réalité.

Plus inquiétant encore, ils sont parfois capables de rédiger des contenus totalement erronés. Il suffit de demander à Bard qui a remporté la dernière étape du Tour de France 2023 pour s’en convaincre : systématiquement, le chatbot s’emmêle les pinceaux, et se trompe de noms.

La presse peut donc se rassurer, l’IA ne remplacera pas tout de suite les journalistes. Reste que les progrès exponentiels des technologies dédiées ont de quoi donner le tournis. À plus courts termes, il faudra aussi s’inquiéter des médias peu scrupuleux qui utiliseront les chatbots rédactionnels sans vérifier leurs sources. Les fake news sont déjà légion sur Internet, les années à venir risquent de ne pas arranger les choses.

New York Times

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