Tony Bennett, le roi des crooners américains, est mort à 96 ans

Le chanteur américain Tony Bennett (Anthony Dominick Benedetto) lors d’un concert au Encore Boston Harbor Casino nouvellement ouvert à Everett, dans le Massachusetts, le 8 août 2019. JOSEPH PREZIOSO / AFP

DISPARITION – Le chanteur, originaire du Queens, avait remporté 19 Grammy Awards au cours de sa carrière durant laquelle il enregistra pas moins de 70 albums. Depuis 2016, il souffrait de la maladie d’Alzheimer.

Le chanteur américain Tony Bennett est mort à 96 ans, à New York, annonce la presse américaine, dont l’Associated Press (AP). La cause du décès n’est pas encore connue mais il avait été diagnostiqué en 2021 comme atteint de la maladie d’Alzheimer, une maladie qu’il avait en réalité depuis 2016. Son décès a été confirmé par son agent Sylvia Weiner à AP.

Il était notamment connu pour ses tubes I left my heart in San Francisco (1962) ou Because of You en 1951Le crooner du Queens a remporté 19 Grammy awards – récompense américaine des meilleurs artistes – au cours de sa carrière, durant laquelle il enregistra pas moins de 70 albums.

Son dernier disque sorti en 2021 Love for Sale inclut notamment un duo avec Lady Gaga sur la chanson Night and Day. Il a également enregistré un duo avec la chanteuse de jazz américaine Aretha Franklin. Au Figaro  en 2012, il expliquait ne jamais avoir travaillé «un seul jour de [sa] vie, depuis qu'[il] a choisi de consacrer [son] existence à la musique et la peinture».

Tony Bennett – dont le parrain au début de sa carrière musicale était Frank Sinatra – est issu d’une famille italo-américaine. «Il avait dix ans de plus que moi. La première fois que je l’ai entendu, je me suis dit “voilà ce que je veux faire”. Un jour, il a dit de moi que j’étais son chanteur préféré. À partir de là, ses amateurs se sont mis à m’écouter, ce qui m’a donné un énorme coup de pouce. Il reste mon maître absolu, et nous sommes restés proches jusqu’à sa mort.»

Anthony Benedetto, son nom de baptême, voit le jour dans le Queen’s à New York le 3 août 1926. Sa famille est d’origine calabraise. Son oncle, un danseur de claquettes, est mélomane et lui fait apprécier très jeune le crooner Bing Crosby et le légendaire jazzman Louis Armstrong. Tony est fasciné et décide d’embrasser la carrière d’artiste en suivant l’enseignement de La High School of Industrial Art où il travaille à la fois la musique et la peinture.

Après la Seconde Guerre mondiale qu’il vit mal en tant que soldat sur le front européen, il débute sa carrière en tant qu’animateur d’un talk-show de Chicago à la fin des années 1940. Dès 1951, il connaît son premier en tant que chanteur avec Because of You dont il vend près d’un million de disques. Quelques mois plus tard, il se marie avec Patricia Beech. Il n’a alors que 26 printemps.

En 1963, I Wanna Be Around devient le deuxième immense succès de sa carrière. C’est la traduction dans la langue de Shakespeare du standard de Sacha Distel, La Belle Vie. Au milieu des années 70, Bennett qui est un ardent pacifiste depuis la guerre, s’implique dans la défense des droits civiques des Afro-Américains en participant aux Marches de Selma à Montgomery. Résolument antiraciste, il refusera des années plus tard à se produire en Afrique du Sud soumis alors au régime de l’apartheid.

Après avoir traversé une traversée du désert, Tony Bennett revient au premier plan avec The Art of Excellence en 1986 et Astoria : Portrait of the Artist en 1990. Revenu à la mode, adulé par ses admirateurs qui voit en lui le dernier crooner italo-américain en vie depuis la disparition de Frank Sinatra, le chanteur du Queen’s sera sollicité pour participer à des duos prestigieux.

Stevie Wonder, Barbra Streisand, Elton John, Céline Dion, Sting, Michael Bublé, George Michael, Christina Aguilera et Lady Gaga, toutes les stars de la nouvelle génération enregistreront avec lui. Parce qu’elles savaient qu’il chantait avec une voix unique et que, toute sa vie, il aura recherché ce qu’il appelait «l’art de l’excellence».

lefigaro

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