MDMA, drogue de l’ecstasy ou médicament de l’anxiété et du stress post-traumatique ?

En quelques décennies, la MDMA a connu la même trajectoire historique que d’autres substances psychédéliques et hallucinogènes : elle est passée du statut de médicament aux propriétés prometteuses pour les psychothérapies à celui de drogue festive, interdite dans le monde. Et que tout le monde connaît : l’ecstasy.

Si la MDMA est connue du grand public, c’est avant tout pour son image de drogue festive, associée au milieu des musiques alternatives puis des discothèques et clubs. L’ecstasy qui lui est associée, et même comprise comme un synonyme dans l’esprit de beaucoup, renvoie plutôt à un large éventail de produits psychoactifs.

Un comprimé d’ecstasy contient plusieurs autres ingrédients ! La teneur moyenne de MDMA dans ces comprimés n’a pas cessé d’augmenter au fil des ans, rappelle l’Observatoire français des drogues et tendances addictives, exposant les usagers à des quantités moyennes de plus en nocives : 44 mg en 2009, 128 mg en 2017, 145 mg en 2020, alors que le seuil de toxicité est fixé à 120 mg ! Or, lors d’une même soirée, les usagers en consomment plusieurs.

MDMA et ecstasy, ce n’est pas la même chose !
« MDMA et produits consommés ne sont pas entièrement superposables », explique une synthèse de l’Inserm en 1997. D’abord, il y a une molécule, drogue qui intéresse à la fois usagers et scientifiques. Ensuite, il y a « l’extrême variété de l’ecstasy », un produit issu du marché noir contenant de la MDMA, mais dont il est impossible de connaître la composition et dont la consommation expose à tous les risques, y compris la mort.

L’ecstasy vendue sous forme de comprimés, poudre, gélules ou cristaux s’avale, se sniffe, s’inhale et plus rarement s’injecte. Ces produits peuvent présenter une teneur très variable de MDMA, quelquefois même aucune trace de la molécule ! Dans la recette, se cachent quelquefois des ingrédients additionnels aussi dangereux que pourrait être un surdosage de MDMA.

C’est le cas des cathinones, substances psychotropes de synthèse imitant les principes actifs de la feuille de khat. La MDMA et ses produits sont classés comme stupéfiants en France et répertoriée dans la Liste I de la Convention des Nations unies de 1971 sur les substances psychotropes.

La consommation de MDMA et d’ecstasy avait connu une baisse sensible en 2020 à la suite du déclenchement de la pandémie de Covid-19 et des mesures de distanciation sociale. L’European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction (EMCDDA) constate que la consommation est repartie à la hausse depuis en se fiant aux résidus détectés dans les eaux usées des grandes villes européennes.

La majorité de la production mondiale serait européenne, destinée à la consommation intérieure ou bien l’exportation, les Pays-Bas étant depuis 2000 le plus gros producteur mondial d’ecstasy.

Qu’est-ce que la MDMA ?
La MDMA est une drogue de synthèse, issue de la famille des phénylétylamines. La MDMA est l’abréviation de méthylènedioxy-méthylamphétamine. Mais la molécule apparaît sous différentes autres dénominations. On la range également dans une catégorie réunissant des substances psychédéliques et hallucinogènes telles que l’ibogaïne, la mescaline ou la kétamine.

Et tout comme ces molécules, la MDMA connaît un regain d’intérêt pour le monde de la recherche pour la plasticité cérébrale qu’elle peut induire et les espoirs d’atténuer ou guérir les troubles du stress post-traumatique. De nombreux essais cliniques se sont montés depuis la décennie 2000, bénéficiant d’autorisations officielles spéciales.

sciencesetavenir

You may like