Expérimenté sur un patient de 40 ans, la technique appelée optogénétique, a permis pour la première fois d’obtenir une récupération partielle de la vue.
Une thérapie révolutionnaire. Un français de 58 ans qui avait perdu la vue à cause d’une maladie génétique dégénérative depuis 40 ans a pu récupérer partiellement la fonction visuelle. Comment ? Par l’optogénétique, une technique innovante associant thérapie génique et stimulation lumineuse grâce aux algues. « C’est inédit », affirment les chercheurs à l’origine de l’étude publiée dans Nature Medicine, ce lundi 24 mai.
L’optogénétique : de la cécité à la vision partielle
Quarante ans plus tôt, le patient résidant en Bretagne avait été diagnostiqué avec une rétinite pgmentaire. Une maladie dégénérative qui tue les cellules sensibles à la lumière à la surface de la rétine, et entraîne une perte progressive de la vision, évoluant généralement vers la cécité.
Grâce à cette nouvelle étude sur l’optogénétique menée conjointement par des équipes françaises, suisses et américaines, l’homme est désormais capable de discerner et compter les objets posés sur une table. Bien sûr, il n’a pas recouvré la vue immédiatement. Et bien que sa vision reste limitée, l’étude prouve que ce type de thérapie permet de restaurer partiellement la vision.
« Ce patient était au départ un peu frustré car il a fallu beaucoup de temps entre l’injection et le moment où il a commencé à voir quelque chose », explique le Dr José-Alain Sahel, de l’Institut de la Vision à Paris. « Mais quand il a commencé à discerner le macadam et les rayures blanches d’un passage clouté en traversant la rue, vous imaginez qu’il était très excité », a-t-il poursuivi.
Si l’on peut imaginer le bonheur immense du patient, difficile de comprendre comment les scientifiques sont parvenus à de tels résultats. Alors, en quoi ça consiste ? Les algues produisent de la rhodopsine, protéine responsable de la sensibilité à la lumière. Les scientifiques ont ainsi injecté cette protéine dans les cellules des couches profondes de sa rétine.
« Si l’optogénétique, technique existant déjà depuis une vingtaine d’années, a révolutionné la recherche fondamentale en neurosciences (…), c’est la première fois au niveau international que cette approche innovante est utilisée chez l’homme et que ses bénéfices cliniques sont démontrés« , affirment-ils.
S’il reconnait qu’il faudra tout de même du temps pour que cette technique soit proposée aux patients, le fondateur de l’Institut de la vision, dédié aux maladies de la rétine estime que les personnes aveugles atteintes de différents types de maladies neurodégénératives des photorécepteurs, conservant toutefois « un nerf optique fonctionnel » seront « potentiellement éligibles pour le traitement« .
Source: gentside.com