Santé Publique France avertit d’un potentiel pic, dans les semaines à venir, d’infections à entérovirus sévères chez les nouveau-nés et appelle à la vigilance les professionnels de santé.
Alerte aux infections à entérovirus (EV) et échovirus chez les nouveau-nés. Le message provient de Santé Publique France et du Centre national de référence des Entérovirus et Parechovirus. Ces deux instances sanitaires notent dans un récent communiqué commun une augmentation « inhabituelle » de ces infections dont la transmission se fait par contact de personne à personne ou via des objets ou aliments contaminés à partir des virus excrétés au niveau du rhino-pharynx ou dans les selles.
Or, si ces infections sont la plupart du temps bénignes, elles peuvent parfois entraîner des formes sévères surtout neurologiques (méningites). Et le traitement ne peut être que symptomatique, les antibiotiques étant ici inutiles.
En fait, deux pics épidémiques des EV sont bien connus des pédiatres et des virologues : le plus élevé se produisant en juin-juillet et un autre de moindre ampleur à l’automne. Mais là encore, le SRAS-CoV-2 a bouleversé la circulation épidémiologique de ces virus. En raison des mesures barrières, leur incidence a logiquement largement baissé entre 2020 et 2022.
Mais les mesures se relâchant avec le temps, cette plus faible circulation des EV a entraîné la constitution d’un plus grand nombre d’enfants plus réceptifs aux infections, ce qui peut expliquer en partie l’augmentation de la proportion d’infections néonatales observée en 2022 (25,7% des infections à EV contre 12,8% sur la période 2016-2021).
Un nouveau variant détecté
Si à ce jour, le nombre de cas d’infections à EV déclarés reste, à la date du dernier bulletin de situation de Santé publique France, « bien inférieur à celui observé avant 2020« , les autorités s’inquiètent toutefois d’une recrudescence marquée depuis la fin du mois de juin car le nombre de passages aux urgences et d’hospitalisation pour méningite virale est, lui, en augmentation.
D’où la survenue d’un possible pic dans les prochaines semaines, selon le communiqué estival de Santé Publique France qui appelle les professionnels des urgences (et les parents) à une attention toute particulière chez les très jeunes enfants présentant de la fièvre et des signes neurologiques. Elle propose de systématiquement réaliser, en cas de doutes, les prélèvements adaptés à la recherche du génome des EV (sang, échantillons nasopharyngés, selles).
D’autant plus qu’un nouveau variant d’echovirus-11 (virus du groupe des EV) détecté depuis le mois de juin 2022 et n’ayant jamais été identifié auparavant circule en Europe. Il est à l’origine d’une dizaine de décès et d’infections néonatales cataloguées d’ »inhabituelles » et de « préoccupantes« , leur évolution pouvant être rapide et brutale. Prudence donc et n’oubliez pas le lavage de mains, surtout si vous êtes en contact avec des nouveau-nés.
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