Transformation des systèmes alimentaires : Un montant de 400 milliards de dollars par an nécessaire

Alors qu’on apprenait récemment que la lutte contre la faim avait marqué le pas, réunir les dirigeants mondiaux pour faire le bilan des progrès accomplis dans la transformation des systèmes alimentaires devenait de plus en plus urgent.

« Le coût de l’inaction est bien plus élevé que celui de l’action. Si nous voulons vraiment libérer les populations de la faim et de la pauvreté, il nous faut des investissements – pas seulement de l’assistance (humanitaire). Et ces investissements doivent être fortement axés sur des politiques rurales favorables aux plus pauvres », a déclaré dans un communiqué de presse, Alvaro Lario, président du Fonds international de développement agricole (Fida), au cours d’une table ronde de haut niveau lors du Bilan 2 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, aujourd’hui.
Il a ajouté qu’avec des engagements financiers fermes et la volonté politique on peut enrayer les tendances actuelles et construire la sécurité alimentaire de demain.
 
Le sommet a été convoqué par le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres, qui a déclaré dans son discours d’ouverture au cours de la session inaugurale: « Dans un monde d’abondance, il est scandaleux qu’on puisse continuer de souffrir de la faim et d’en mourir. ». Selon lui, «affamer les systèmes alimentaires en n’y investissant pas signifie, littéralement, affamer les gens ».
 
Selon le communiqué, la vision mondiale qui se dessine actuellement serait de créer une nouvelle architecture financière en matière alimentaire dans laquelle les États, le secteur privé et les partenaires de développement mobiliseraient jusqu’à 400 milliards d’Usd par an jusqu’en 2030 – ce qui représente bien moins que le coût de l’inaction que l’on estime à 12 000 milliards d’Usd par an en incluant les dommages environnementaux, sociaux et économiques sur les populations, les familles, les moyens d’existence et les vies humaines.
 
 « Les systèmes alimentaires d’aujourd’hui ont échoué à mettre à la portée de tous des régimes alimentaires équilibrés à un prix abordable. Quatre personnes sur dix dans le monde n’ont pas les moyens d’avoir une alimentation saine. Nous devons construire un monde où des aliments sains et nutritifs sont disponibles à un prix abordable pour tous, partout. Si nous n’agissons pas maintenant, les objectifs de développement durable (Odd) et les objectifs climatiques resteront totalement hors de portée », a déclaré Alvaro Lario un peu plus tôt.
 
Selon les derniers chiffres publiés par les Nations Unies le 12 juillet, 122 millions de personnes supplémentaires souffrent de malnutrition chronique depuis 2019. Actuellement, plus de 3 milliards de personnes dans le monde n’ont pas les moyens d’avoir une alimentation saine. Les systèmes alimentaires sont responsables d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre, de 80% de la perte de biodiversité et de 70% de la consommation d’eau douce.
 
 « Nous devons augmenter massivement les investissements dans le développement rural et les systèmes alimentaires afin d’aider les petits exploitants agricoles à produire plus de nourriture et des aliments plus diversifiés, à accéder aux marchés, aux chaînes de valeur et aux technologies, et à s’adapter aux changements climatiques », a ajouté Alvaro Lario.
 « Tous les États représentés ici aujourd’hui se sont engagés à éliminer la pauvreté et la faim et à prendre des mesures urgentes contre les changements climatiques d’ici 2030. Je suis donc ici pour dire haut et fort que nous ne réussirons pas – que vous ne réussirez pas – si nous ne transformons pas nos systèmes alimentaires dès aujourd’hui.
 
Les enjeux sont plus importants que jamais. Les toutes prochaines années sont cruciales pour la sécurité alimentaire et son financement », a déclaré Sabrina Elba, qui reçoit une mention honorable aux Prix de l’Onu de l’action pour les Odd pour son travail en tant qu’Ambassadrice de bonne volonté du Fida.
 
Au cours des trois prochains jours, le sommet fera le bilan sur les progrès accomplis dans la mise en place de systèmes alimentaires inclusifs, durables et résilients.
Actu-Economie

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