Interpol a annoncé mardi l’arrestation de plus de mille individus dans le monde entier et l’identification de milliers de victimes de la traite des êtres humains. Les forces de l’ordre de 54 pays ont été impliqués dans ce coup de filet organisé en deux phases, entre mai et juin.
L’opération s’est traduite par un franc succès. Interpol et Afripol (l’agence africaine de police criminelle, NDLR) ont mené conjointement, entre mai et juin, une opération de police contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants qui a permis plus de mille arrestations à travers le globe et l’identification de milliers de victimes.
Surnommé l’opération Flash-Weka, ce coup de filet impliquant les forces de l’ordre de 54 pays s’est déroulé en deux phases entre les mois de mai et de juin et visait les réseaux du crime organisé concernant ces trafics sur le continent africain et au-delà, a indiqué dans un communiqué l’organisation internationale de police criminelle, dont le siège se trouve à Lyon.
Selon les derniers chiffres avancés par Interpol, l’opération Flash-Weka a permis l’arrestation de 1 062 personnes au total, la détection de 2 731 de migrants illégaux et l’identification de 823 victimes de traite d’êtres humains. Plus de 800 marchandises d’origine criminelle (armes à feu, véhicules…) ont été également saisies.
It is by working together that we make a difference. INTERPOL-AFRIPOL Operation FLASH_WEKA is supported by @GermanyDiplo, @EU_Commission, @NorwayMFA, @StateINL, @UNmigration, Rock initiative, @Europol + INTERPOL Support Programme for the African Union https://t.co/pRqiddpQQ1 pic.twitter.com/iZwcRgneAO
— INTERPOL (@INTERPOL_HQ) July 25, 2023
« La traite des êtres humains et le trafic de migrants font souvent partie d’une chaîne criminelle plus large et plus complexe », explique le Secrétaire Général d’Interpol, Jürgen Stock. « C’est pourquoi une coopération étroite entre Interpol et Afripol est si importante pour unir nos ressources afin de démanteler ces réseaux et, à terme, d’identifier et de secourir des milliers de victimes », a-t-il ajouté.
L’opération a notamment permis de mettre au jour un trafic d’êtres humains généralisé à travers l’Afrique de l’Ouest. Parmi les victimes identifiées, nombreuses sont celles qui provenaient d’Asie, notamment du Bangladesh, de l’Inde, du Pakistan, du Sri Lanka ou encore du Vietnam.
Victimes d’exploitation sexuelle
Des réseaux ont été ainsi identifiés au Burkina Faso, au Cameroun où des victimes ont été secourues à Yaoundé et des suspects arrêtés, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée et au Mali.
Des renseignements reçus en Sierra Leone via Interpol ont ainsi permis une descente de police qui a permis de secourir 15 victimes présumées de traite d’êtres humains, tous des hommes originaires du Sri Lanka, selon la même source. Au Togo, dans un hôtel de Lomé, les autorités ont secouru 30 victimes de traite d’êtres humains venues du Nigeria et exploitées sexuellement.
En Angola, sept Vietnamiennes, recrutées en ligne avec la promesse de travail dans des hôtels et salons de beauté, ont été secourues de leurs trafiquants, également des Vietnamiens, qui les forçaient à se prostituer.
En Syrie, la police a sauvé une mineure et arrêté deux hommes soupçonnés de trafic à des fins d’exploitation sexuelle. Enfin, les autorités irakiennes ont arrêté neuf personnes suspectées d’être impliquées dans des cas de trafic d’organes.
En juin 2022, un coup de filet similaire à Flash-Weka, Weka II, mobilisant 44 pays sur quatre continents, avait permis d’arrêter 300 personnes dont 83 passeurs de migrants et 88 suspects de traite d’êtres humains. Près de 700 victimes avaient été secourues.
Lundi 24 Juillet, les polices allemande, grecque, nord-macédonienne, serbe et espagnole ont également démantelé un réseau de passeurs qui a généré 45 millions d’euros de profit après avoir fait entrer des milliers de migrants cubains dans l’UE via un itinéraire « inhabituellement long », a annoncé Europol.
Soixante-deux passeurs présumés ont été arrêtés, soupçonnés d’avoir facilité le voyage de 5 000 migrants de Cuba vers la Serbie, avant de les emmener en Grèce ou Macédoine du Nord, puis en Espagne et Italie, a précisé l’agence de police européenne.
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