D’après une méta-analyse de plusieurs études, les personnes vivant avec le VIH qui suivent un traitement antirétroviral et qui présentent de faibles niveaux du virus (mais toujours détectables par des tests) n’ont quasiment aucun risque de le transmettre à leurs partenaires sexuels. Les résultats de la recherche sont actuellement présentés à la 12e conférence de la Société internationale du sida sur la science du VIH.
De nouvelles données de santé publique offrent une occasion de déstigmatiser le VIH et de favoriser l’adhésion au traitement antirétroviral, lequel permet de diminuer largement la charge virale. D’une part, l’analyse publiée dans The Lancet confirme que le risque de transmission du virus aux partenaires sexuels est nul lorsque les personnes vivant avec le VIH présentent une charge virale indétectable (non détectée par le test utilisé).
D’autre part, un examen de huit études portant sur plus de 7 700 couples (dont l’un des partenaires est séropositif) révèle que les personnes vivant avec le VIH et dont la charge virale est inférieure à 1 000 copies du virus par millilitre de sang n’ont presque aucun risque de transmettre le virus à leurs partenaires sexuels.
Les résultats de l’étude sont actuellement présentés à la 12e conférence de la Société internationale du sida sur la science du VIH, qui se tient du 23 au 26 juillet 2023. En parallèle, un nouveau document de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) fournit les conseils actualisés pour la prévention de la transmission sexuelle du VIH, sur la base de cette recherche.
Une réévaluation du risque de transmission du VIH
Les précédentes études sur le sujet ont montré que les personnes dont la charge virale de VIH est inférieure à 200 copies par mL de sang n’ont aucun risque de transmettre le virus par voie sexuelle. Mais l’implication d’une charge virale comprise entre 200 et 1 000 copies par mL était moins claire.
L’analyse de quatre études prospectives a révélé 323 cas de transmission du VIH, dont aucun par des patients sous traitement antirétroviral et avec une faible charge virale. Les chercheurs ont recensé deux seuls cas de transmission par un patient diagnostiqué avec une charge virale inférieure à 1 000 copies par mL. Toutefois, le test de charge virale avait été effectué au moins 50 jours avant la transmission dans ces deux cas, ce qui suggère que la charge virale des individus a pu augmenter par la suite.
L’étude montre également qu’au moins 80 % des transmissions impliquaient un partenaire séropositif dont la charge virale était supérieure à 10 000 copies par mL. Il faut savoir que sans traitement, les personnes vivant avec le VIH peuvent avoir une charge virale de 30 000 à plus de 500 000 copies par mL.
LES DONNÉES MISES À JOUR PERMETTENT NOTAMMENT DE DÉSTIGMATISER LES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH ET QUI SUIVENT UN TRAITEMENT ANTIRÉTROVIRAL.
Le Dr Lara Vojnov, co-auteure de l’étude, a déclaré : « L’objectif ultime de la thérapie antirétrovirale pour les personnes vivant avec le VIH est de maintenir une charge virale indétectable, mais ces nouveaux résultats sont également importants. Il s’agit d’une occasion unique de contribuer à la déstigmatisation du VIH, de promouvoir les avantages du traitement et de soutenir les personnes vivant avec le VIH. »
Les auteurs soulignent aussi la nécessité d’intensifier les tests de charge virale dans tous les contextes où des personnes vivant avec la maladie suivent un traitement antirétroviral.
Quelques limites sont à relever. Par exemple, certaines des données étaient imprécises à cause de variations d’une étude à l’autre. Compte tenu du nombre relativement faible de transmissions (car le traitement du VIH est recommandé à toutes les personnes séropositives), des échantillons de très grande taille seraient nécessaires pour obtenir des estimations plus précises.
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