Canaries : un cadavre découvert dans une pirogue par les sauveteurs espagnols

Alors qu’ils portaient secours à une embarcation en difficulté au large de Grande Canarie, les secours espagnols ont constaté la présence du corps sans vie d’un homme. Les 84 autres passagers, originaires d’Afrique subsaharienne, ont été transférés au port d’Arguineguín.

Macabre découverte au large des Canaries. En pleine opération de sauvetage, mardi 25 juillet, les secours espagnols ont trouvé le cadavre d’un homme dans l’embarcation. Son corps gisait à côté des 84 autres passagers, originaires d’Afrique subsaharienne.

Le bateau, une pirogue, avait été repéré en pleine nuit à 1h35 par la Garde civile à 15,7 kilomètres de l’île de Grande Canarie, ont précisé les secours en mer à l’AFP. Il n’y avait qu’une seule femme parmi les occupants du bateau.

Tous les passagers ont ensuite été ramenés à terre et pris en charge dans le port d’Arguineguín, où ils sont arrivés peu après 5h.

Selon les derniers chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur arrêtés au 15 juillet, 14 021 migrants sont arrivés clandestinement en Espagne depuis le début de l’année. Une majorité, 7 590, ont débarqué aux Canaries. Cette année, les arrivées ont en revanche baissé de 18,5% par rapport à la même période en 2022, en raison notamment d’une surveillance plus accrue des autorités marocaines. La marine du royaume a annoncé la semaine dernière avoir porté secours à près de 900 migrants irréguliers durant la période allant du 10 au 17 juillet. Les personnes étaient en majorité d’origine subsaharienne.

Des naufrages à répétition
Même moins empruntée, cette route migratoire en plein océan Atlantique reste particulièrement dangereuse. Les naufrages y sont fréquents, et ce, quel que soit le pays de départ, Maroc ou Sénégal.

Lundi 24 juillet, au moins quatre personnes – dont une femme – sont mortes dans le naufrage dans leur canot au large de Dakhla, dans le sud du Maroc. Les victimes sont originaires de la province de Khénifra, dans le centre du Maroc, et étaient âgées de 21 à 48 ans. Des dizaines d’autres personnes étaient à bord, mais leur nombre initial, ainsi que celui des survivants et des disparus, reste pour l’heure inconnu, ont affirmé des sources sécuritaires et médicales citées par l’agence de presse espagnole EFE.

Une autre embarcation de migrants partie de Tan-Tan, au sud du Maroc, a chaviré le 1er juillet sur la route des Canaries. Au moins 51 personnes sont décédées. Seules quatre ont survécu et ont été hospitalisées. L’association Caminando Fronteras a précisé que 11 femmes et trois enfants figuraient parmi les victimes.

« Certains ont sauté mais ne savaient pas nager »
Ces dernières semaines, de nombreux naufrages ont également eu lieu beaucoup plus au sud, au large du Sénégal, autre point de départ de la route des Canaries. Lundi 24 juillet, au moins 15 corps sans vie ont été retrouvés au large de Dakar, très probablement des candidats à l’exil selon le maire adjoint du quartier de Ouakam, Samba Kandji. « La marine [sénégalaise] a obligé l’embarcation à accoster et des gens se sont enfuis. Certains ont sauté mais ne savaient pas nager », a-t-il affirmé à l’AFP.

Un autre bateau a chaviré le 14 juillet à Saint-Louis, dans le nord du pays, faisant au moins 15 morts. Trois bateaux de migrants partis fin juin des côtes sénégalaises en direction des Canaries sont, eux, toujours portés disparus, selon l’ONG espagnole Caminando fronteras. Quelque 300 personnes se trouvaient en tout à bord.

En Conseil des ministres le 21 juillet dernier, le président sénégalais Macky Sall a tenu à rendre hommage aux victimes de ces naufrages. Il a également demandé au gouvernement « d’intensifier les contrôles au niveau des zones et sites potentiels de départ » et de « déployer l’ensemble des dispositifs de surveillance, de sensibilisation et d’accompagnement des jeunes » à travers le « renforcement des actions publiques […] de lutte contre l’émigration clandestine ».

Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), 126 migrants sont morts ou ont disparu dans la traversée vers les Canaries au premier semestre. L’ONG Caminando Fronteras donne pour sa part le chiffre de 778 morts ou disparus.

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