La Néerlandaise Demi Vollering a remporté la deuxième édition du Tour de France Femmes, ce dimanche 30 juillet, après le contre-la-montre individuel dans les rues de Pau gagné par la Suisse Marlen Reusser.
En plein été, Demi Vollering est sortie du brouillard pour marquer l’histoire du cyclisme féminin. Par un temps maussade, loin de la chaleur estivale, la Néerlandaise a construit sa victoire finale dans le terrible Tourmalet samedi 29 juillet, avec une seule attaque à environ cinq kilomètres du but, poussée par une meute de supporters à peine visibles dans la brumasse des Pyrénées.
Il restait un contre-la-montre dans les rues de Pau, qu’elle a terminé à ladeuxième place pour enfin inscrire son nom au palmarès d’un Grand Tour. La voilà désormais sur la première marche du podium du Tour de France Femmes, elle qui avait été la dauphine de sa compatriote Annemiek van Vleuten, il y a un an.
Un palmarès étoffé à la vitesse d’un éclair cette saison
« Demi Vollering m’a impressionné dans le Tourmalet. J’ai aimé son face-à-face avec Annemiek van Vleuten. J’aime voir la fierté saine des compétitrices. Il y avait une joie dans leur regard », dit Christian Prudhomme, directeur du Tour de France hommes. Et dans celui de Demi Vollering en particulier. Il y a douze mois, cette dernière avait versé des larmes de joie, fière d’être montée sur le podium.
Entre-temps, son palmarès s’est étoffé à la vitesse d’un éclair lors d’un printemps gargantuesque et d’un été au sommet. Entre mars et avril, Vollering a remporté les Strade Bianchi, À travers les Flandres et a enchaîné avec les trois ardennaises : Amstel Gold race, Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège. En mai, elle terminait deuxième du Tour d’Espagne derrière… Annemiek van Vleuten.
Demi Vollering a passé une semaine tranquille malgré un accroc au milieu de la 5e étape. Après une crevaison, dans la panique, elle a suivi de près la voiture de son directeur sportif pour revenir dans le peloton. Une faute qui n’est pas passée inaperçue aux yeux des commissaires, qui avait décidé de sanctionner la coureuse de 20 secondes de pénalité. « Hein ? Oh wow… D’accord… Cela a dû être quand j’ai eu une crevaison ? Je n’ai qu’un peu suivi la voiture, puis je l’ai immédiatement dépassée », avait déclaré Vollering, sous le choc. Un épisode vite oublié.
« J’ai toujours aimé donner le meilleur de moi-même »
À 26 ans, elle concrétise un rêve de petite fille. « Enfant, quand on me demandait ce que je voulais faire, je répondais toujours coureuse cycliste », racontait-elle dans un portrait vidéo de L’Équipe avant la première édition.
« J’ai toujours aimé donner le meilleur de moi-même, disait-elle. J’ai toujours été du genre perfectionniste. Je ne me suis jamais sentie une âme de leader. Je n’aime pas trop être mise en avant, je n’aime pas être vue comme quelqu’un de spécial. Il faut mériter d’avoir le leadership par le travail. On doit montrer à la nouvelle génération que l’on a le niveau pour courir une course comme le Tour de France.
Il faut avoir de la patience, parfois on veut tout gagner tout de suite ». Et d’ajouter avec l’humilité qui la caractérise : « J’espère gagner le Tour de France un jour. Peut-être pas cette année. Mais c’est certain, je veux gagner le Tour de France un jour. »
Ce 30 juillet, ce quinzième succès de la saison restera gravé dans la mémoire de Demi Vollering, qui atteint son objectif lors de cette deuxième édition du Tour de France Femmes.
RFI