Certaines régions du monde sont aujourd’hui soumises à des conditions nouvelles, de sécheresse notamment, difficiles à vivre. Réduire nos émissions de gaz à effet de serre permettra d’éviter que cela n’empire trop. Mais capturer le CO2 présent dans l’atmosphère n’inversera pas le sens de la marche du système climatique. Pas dans l’immédiat, en tout cas.
Capturer du dioxyde de carbone (CO2) à la sortie des usines ou directement dans l’atmosphère. Il en est de plus en plus question. Car il devient de plus en plus difficile d’envisager de maintenir le réchauffement climatique anthropique sous la barre des 2 °C seulement en limitant nos émissions de gaz à effet de serre. Mais une question se pose : quelle est l’efficacité réelle des mesures de capture de CO2 sur le climat ? Des chercheurs de l’université de Virginie (États-Unis) nous donnent aujourd’hui matière à réfléchir.
Des sécheresses toujours marquées, même après capture du CO2
Ils se sont penchés sur les effets que la capture du CO2 pourrait avoir sur celle que les climatologues appellent la circulation de Hadley. Comprenez, un vaste mouvement atmosphérique qui remonte l’air chaud de l’équateur jusqu’aux régions subtropicales. Or, depuis 1980, les chercheurs observent que cette circulation a progressé vers les pôles.
De 0,5 à 1 degré de latitude par décennie. Avec, pour principal effet, une augmentation de la fréquence des sécheresses.
Les chercheurs ont compté sur un modèle informatique pour, d’abord, quadrupler la concentration de CO2 dans l’atmosphère puis pour la ramener à zéro. Comme si la technologie avait pu capturer tout le CO2 présent dans l’air. Et ils ont observé que la circulation de Hadley était restée altérée.
« En d’autres termes, explique Kevin Grise, professeur au département des sciences de l’environnement, dans un communiqué de l’université de Virginie, si le changement climatique entraîne un changement des conditions météorologiques qui favorise la sécheresse dans une certaine région, l’élimination du CO2 ne rétablira pas nécessairement les conditions de précipitations normales dans cette région ».
Capturer le CO2 n’évitera pas les sécheresses en Méditerranée
Toutes les régions subtropicales n’ont pas été balayées par ces travaux. Mais les chercheurs de l’université de Virginie estiment notamment que le sud-ouest des États-Unis, le nord du Mexique et la région de la mer Méditerranée sont concernés. Et plus nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre, plus la situation empirera. Sans espoir de retour « rapide » en arrière…
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