Les voitures solaires ont-elles une puissance suffisante pour transporter des passagers ? Les panneaux solaires qui tapissent leur toit et leur capot sont-ils efficaces pour générer l’autonomie attendue par les usagers ?
Tout le monde se souvient de Solar Impulse, cet avion monoplace couvert de 17.000 cellules photovoltaïques qui fit le tour du monde en 2016. Lancée en 2023 par une start-up néerlandaise, la voiture Lightyear promet une autonomie de 800 kilomètres grâce aux panneaux solaires qui tapissent son toit et son capot.
« À l’heure actuelle, la puissance générée ne permet pas une autonomie ou une vitesse suffisante pour les usages quotidiens »
Promesse tenue ? « Dès lors qu’il s’agit de transporter des personnes avec des équipements confortables, le poids devient une limite, explique Stéphane Collin, chercheur au Centre de nanosciences et de nanotechnologies de Paris-Saclay. À l’heure actuelle, la puissance générée par les cellules ne permet pas une autonomie ou une vitesse suffisante pour les usages quotidiens : leur nombre est restreint par la surface disponible sur l’engin et leur rendement limité. »
« L’énergie solaire produite à bord peut apporter des solutions techniques ciblées »
En attendant de nouvelles générations de cellules à double couche à plus de 30 % de rendement, contre 20 % en moyenne aujourd’hui, « l’énergie solaire produite à bord peut apporter des solutions techniques ciblées », complète Alain Janet, président de Solar Cloth System. Sa société conçoit des cellules photovoltaïques souples intégrées dans un textile qui, adaptées aux déflecteurs des camions, rechargent leurs batteries lors des périodes de stationnement et en augmentent la durée de vie.
À court terme, les solutions pour une mobilité à l’énergie solaire passent davantage par son stockage dans des batteries. Celles des navettes ferroviaires autonomes du projet français Ecotrain, dont les premiers essais sont prévus en 2025, seront rechargées grâce à des centrales solaires situées autour des gares.
Riva Spiesser