Regain de tensions au Proche-Orient où en moins d’une semaine il y a eu six blessés après une fusillade dans une colonie, deux Palestiniens tués vendredi en Cisjordanie occupée et une attaque à Tel Aviv samedi soir 5 août qui a causé la mort d’un homme de 42 ans.
Samedi soir dans une rue animée de Tel Aviv, deux inspecteurs de la municipalité ont voulu contrôler les papiers d’un jeune homme qu’ils jugeaient suspect. Aussitôt, il a ouvert le feu, tuant l’un des deux hommes, l’autre a abattu l’assaillant – un jeune Palestinien de 22 ans originaire de Jénine.
Selon le Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien, il serait un sympathisant du Jihad islamique, le groupe armé palestinien. Cette nuit déjà, l’armée israélienne s’est rendue à Jénine pour préparer la destruction de sa maison.
Le Hamas, mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza, a salué l’attaque de Tel-Aviv comme « une riposte aux crimes de l’occupation et des colons », sans la revendiquer.
Car l’attaque intervient après la mort de deux Palestiniens en Cisjordanie vendredi 4 août, l’un tué par des soldats, l’autre par des colons israéliens lors d’affrontements violents dans la ville de Burqa, au nord de la Cisjordanie occupée, alors que des colons israéliens faisaient pâturer leurs moutons sur des terres privées palestiniennes.
Un jeune Palestinien de 19 ans a perdu la vie, tué par balle, et plusieurs personnes ont été blessées. Deux colons ont été arrêtés et cinq autres ont été mis en examen. Parmi eux, un ancien employé du parti d’extrême droite Otzma Yehudit – le parti d’Itamar Ben Gvir – ministre de la Sécurité intérieure.
Un sentiment d’impunité chez les colons
Cette semaine, les Nations unies ont mis en garde contre la forte augmentation des attaques de colons israéliens contre des Palestiniens, environ 600 incidents entre janvier et juin. Une hausse de 39% comparée à l’an dernier, indique le bureau de coordination humanitaire de l’ONU. Cela alors que le nombre d’incidents l’an dernier était déjà le plus élevé depuis le début des relevés de l’OCHA en 2006.
Le contexte politique israélien, caractérisé par une coalition entre droite et extrême droite, favorise la recrudescence de la violence des colons. On parle du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël avec des ministres et des députés issus de la branche la plus radicale du mouvement des colons. Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, ministre des Finances, encouragent ouvertement la colonisation en Cisjordanie, ils condamnent rarement, voire quasiment jamais, les violences des colons, au contraire, ils ont tendance à les justifier au nom du droit à la « légitime défense ».
Non seulement cela encourage les affrontements, mais nourrit aussi un sentiment d’impunité chez les colons.
D’après l’organisation israélienne Yesh Din, entre 2005 et 2022, 93% des enquêtes sur les attaques de colons contre des Palestiniens ont été classées sans qu’aucune inculpation ne soit prononcée.
[1] Israel's High Court in service of the apartheid regime-
Yesterday, the High Court dismissed our petition concerning the illegal outpost on the lands of Burqa, giving tacit approval for the re-establishment of the Homesh settlement. pic.twitter.com/dz8DDRRLpt— Yesh Din English (@Yesh_Din) August 3, 2023
RFI