« L’Algérie n’utilisera pas la force avec ses voisins », a affirmé le président algérien Abdelmadjid Tebboune dans une entrevue télévisée avec la presse algérienne diffusée samedi soir. Cependant, en observant les relations avec son voisin de l’Ouest, le Maroc, il est difficile de prendre cette déclaration au sérieux.
Interrogé sur plusieurs questions d’actualité, dont la situation au Niger, lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias algériens, le président Tebboune a indiqué que « l’Algérie, depuis son indépendance jusqu’à ce jour, n’a jamais fait couler le sang d’un pays voisin ou d’un pays frère. C’est un principe ! L’Algérie n’emploiera jamais la force avec ses voisins, quelles que soient les conditions !« .
Hélas, ce principe dont il parle et ses propos semblent déconnectés de la réalité. Rappelons encore une fois, même s’il ne s’agit pas d’une nouvelle information, que l’Algérie est activement impliquée dans la question du Sahara, malgré les dénégations officielles.
Le soutien persistant de l’Algérie à la milice séparatiste du polisario ne peut être passé sous silence. De plus, bien que l’Algérie ne soit pas « directement » responsable d’un « bain de sang », son implication indirecte en créant le polisario, en le finançant et en l’armant, a contribué à la création d’un conflit qui menace l’intégrité territoriale du Royaume et la sécurité de la région.
Ces actions soulèvent ainsi des questions sérieuses concernant la prétendue politique de non-usage de la force avec les voisins, déclarée oralement par le président Tebboune.
Quant au coup d’Etat au Niger, celui-ci s’est désormais transformé en une situation très tendue et cela est la dernière chose que l’Algérie souhaite en ce moment. Le président algérien a rejeté catégoriquement une intervention étrangère qui, selon lui, ne ferait que compliquer la situation. « Toute la région du Sahel risque de s’embraser« , a-t-il fait savoir.
« Nous refusons catégoriquement l’option de l’intervention militaire… J’invite les gens raisonnables à regarder la situation dans laquelle se trouvent les pays où il y a eu des interventions militaires… L’intervention militaire ne résout aucun problème« , a-t-il insisté.
Le président algérien a également menacé de repousser militairement toute force qui s’approcherait des frontières algériennes. Pourtant, l’Algérie a ouvert son espace aérien à la France pour le rapatriement de ses citoyens et selon la junte militaire au Niger, l’Hexagone chercherait à intervenir dans le pays.
L’évolution de la situation à Niamey créerait des pressions supplémentaires sur l’armée algérienne et les services de sécurité. L’Algérie évolue déjà dans un espace régional instable et fait déjà face aux défis posés par les groupes jihadistes.
HESPRESS