Au cours d’une mission de supervision et de suivi des travaux desdits établissements, du 02 au 05 août 2023, la Coordination générale du PSGouv, conduite par le Coordonnateur général, Non Karna Coulibaly et par une équipe du ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage conduite par le conseiller technique, Fofié Koffi, ont échangé avec certains employés.
Au nombre des 175 employés sur le chantier du Centre de formation professionnelle de Gbéléban, ville ivoirienne frontalière avec la Guinée et faisant partie du District du Denguélé, on retrouve Aboubacar Traoré qui a le niveau Seconde C et Issouf Doumbia, titulaire d’un baccalauréat série A depuis 2018.
« Cela fait trois mois que je suis employé ici en tant que ferronnier. Le Président a dit que 2023 est l’année de la jeunesse. Moi, j’ai commencé mon épargne afin de monter un service de communication où je vais faire des transferts mobile money, du traitement de texte, de l’informatique… ici à Gbéléban. Grâce à ce chantier du gouvernement, j’arrive à donner un coup de main financier à ma mère qui est une veuve », explique Aboubacar.
Issouf Doumbia est, quant à lui, fils de Gbéléban, certes, mais réside à Diégonéfla, dans le département de Oumé. Après s’être lancé dans la maçonnerie parce qu’il ne pouvait plus poursuivre ses études, faute de moyens financiers, il veut s’orienter vers le métier d’éleveur. Il est maçon sur le chantier depuis quatre mois.
« Quand cet établissement va ouvrir, je vais faire acte de candidature. Et comme j’aime bien l’élevage de poulet, je pense que j’aurai ma place car c’est l’une des filières de ce futur établissement de formation professionnelle », dit Issouf, qui a appris aussi sur le chantier le métier de ferronnier.
À Korhogo, chef-lieu de la région du Poro, le Centre multisectoriel en construction avance bien grâce aux ouvriers dont 202 sont des locaux et 36 expatriés.
Abdoulaye Sangaré, titulaire d’un diplôme de Brevet d’études professionnel (BEP) en économie, est un maçon sur ce chantier depuis un an: « J’étais un puisatier, mais c’est un travail saisonnier que je ne peux pratiquer qu’en saison sèche. Beaucoup de jeunes de Korhogo, et même d’ailleurs, qui ne travaillaient pas, ont eu un emploi temporaire sur ce chantier. À la fin du chantier, je vais faire de la poissonnerie, de la vente de poulets congelés et de bidons d’huile de palme ».
Dans la ville historique de Kong où un Lycée professionnel est en construction, Souleymane Diallo semble avoir trouvé la solution financière pour faire son restaurant. Ce cuisinier de formation qui a fait ses premiers pas à Treichville, à Abidjan, a besoin de 700 000 FCFA pour lancer son business.
« Je suis un manoeuvre multitâches. J’aide les ferronniers, les menuisiers, les maçons… depuis six mois maintenant. Ce chantier me permet de faire de l’épargne pour lancer mon projet de restaurant dans la localité de Kong où le besoin est réel. Beaucoup de jeunes comme moi s’en sortent sur ce chantier. »‘
Comme Souleymane, Arouna Karambiri fait partie d’environ 200 employés du chantier. Producteur de maïs, Arouna est un couleur de béton. Après quatre mois déjà, il est heureux d’avoir de l’économie qui lui permettra « d’acheter les produits phytosanitaires pour ses 4 ha de maïs ».
« Désormais, je ne vais plus embêter mon père pour qu’il m’achète des produits phytosanitaires pour mon champ de maïs. Ce projet nous occupe, nous jeunes de cette zone frontalière avec le Burkina Faso. Car avant, après le champ, c’étaient les balades inutiles », raconte-t-il.
Pour rappel, dans le cadre du Psgouv 2, sept établissements de formation professionnelle, d’un coût d’environ 146,6 milliards de FCFA, sont en construction au profit de 5 600 apprenants en formation initiale diplômante. Il s’agit du Lycée professionnel de Kong (500 places) du Centre multisectoriel de Korhogo (1 000 places), du Centre de formation professionnelle de Gbéléban (300 places), de la Cité de la formation professionnelle d’Ébimpé à Anyama (2 000 places), du Lycée professionnel de Yamoussoukro (500), du Centre de formation professionnelle de Dabakala (300 places) et du Centre multisectoriel de Diabo à Bouaké (1 000 places).
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