En proie à sa quatrième saison de sécheresse consécutive, l’Irak est considéré comme l’un des cinq pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique, avec des problèmes exacerbés par les barrages en amont en Turquie et en Iran.
Les températures extrêmes et la sécheresse qui touchent l’Irak sont un « signal d’alarme » adressé au monde entier, a prévenu mercredi le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme à l’issue d’une visite en Irak, l’un des pays les plus exposés à certains effets du changement climatique. En ce mois d’août où les températures approchent les 50 degrés et l’Irak souffre de la sécheresse, Volker Türk s’est notamment rendu dans le sud du pays, où « les champs sont arides et en proie à la sécheresse ». « Les températures en hausse, la sécheresse et la perte de la biodiversité sont une réalité.
C’est un signal d’alarme adressé à l’Irak et au monde entier », a-t-il déclaré à l’AFP à Bagdad à l’issue d’une visite de quatre jours. « Quand on regarde la situation de ces communautés, on regarde notre propre avenir ».
L’effet des barrages construits par la Turquie et l’Iran
Considéré par les Nations unies comme l’un des cinq pays au monde les plus exposés à certains effets du changement climatique, l’Irak subit cette année sa quatrième saison de sécheresse consécutive. En cause : le manque de précipitations, des températures anormalement élevées, mais surtout, selon les autorités irakiennes, les barrages construits en amont par la Turquie et l’Iran. Ces ouvrages ont entraîné en aval une chute drastique du débit des fleuves sur le territoire irakien.
« La plus sévère canicule de ces 40 dernières années »
Les mythiques marais du sud de l’Irak sont, eux, touchés par « la plus sévère canicule de ces 40 dernières années », selon l’antenne locale de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Reprenant un terme utilisé par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres le mois dernier, Volker Türk a évoqué l’avènement de l' »ère de l’ébullition mondiale. Ici (en Irak, ndlr), on la vit et on la voit tous les jours ».
Le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani dit vouloir faire de la lutte contre les effets du changement climatique l’une de ses « priorités », mais certains militants de la cause environnementale s’alarment du peu d’intiatives en ce sens. Lors d’une conférence de presse à Bagdad mercredi, Volker Türk s’est inquiété d' »informations faisant état d’actes de violence, d’intimidation et de menaces de mort » à leur encontre.
L’un d’entre eux, Jassim al-Assadi, très impliqué dans la préservation des marais du sud de l’Irak, a été kidnappé et détenu par des inconnus armés pendant deux semaines en février.
Sciences et Avenir