Les Etats-Unis vont annoncer jeudi le don de 500 millions de vaccins anti-Covid aux pays pauvres, tandis que l’OMS a prévenu que le niveau de vaccination en Europe était insuffisant pour éviter une résurgence de la pandémie.
Le Président Joe Biden, en voyage au Royaume-Uni, va annoncer l’achat de 500 millions de doses de vaccins de Pfizer/BioNTech afin d’en faire don à d’autres pays dans le besoin, a déclaré jeudi la Maison-Blanche.
« Il s’agit de la plus grosse commande et donation de vaccins réalisée par un seul pays et un engagement du peuple américain à aider à protéger les populations du monde entier contre le Covid-19« , a souligné l’exécutif américain.
Joe Biden doit faire cette annonce au Royaume-Uni où il va notamment participer en fin de semaine au sommet du G7 en Cornouailles, où la gestion de la pandémie sera en tête de l’ordre du jour.
Les Etats-Unis ont été vivement critiqués pour avoir tardé à partager leurs vaccins. Mais avec près de 64% des adultes américains ayant désormais reçu au moins une dose, la Maison Blanche tente aujourd’hui de se poser en leader dans la lutte planétaire contre la pandémie, qui a fait plus de 3,75 millions de morts dont près de 600.000 aux Etats-Unis.
Alors que les pays riches ont pris d’assaut les vaccins, Covax ne parvient pas à fonctionner à plein régime. Au 4 juin, le dispositif avait livré plus de 80 millions de doses dans 129 pays et territoires, bien moins que prévu. Ainsi la Tunisie, qui n’a reçu que 1,6 million de doses de vaccins pour 12 millions d’habitants, a besoin de davantage de vaccins « sans attendre » pour relancer son activité, a déclaré mercredi son Premier ministre Hichem Mechichi.
« La pandémie a accéléré les inégalités » entre pays, a-t-il constaté à l’issue d’une rencontre à Genève avec le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« Il y a un problème d’équité (sur l’accès aux) vaccins au niveau mondial. Ceux qui pourraient partager ne le font pas« , a reconnu ce dernier, appelant les pays du G7 à donner 100 millions de doses aux pays défavorisés dans les deux prochains mois.
Le Parlement européen, en désaccord avec la Commission européenne, s’est prononcé jeudi pour une levée temporaire des brevets protégeant les vaccins contre le Covid-19 afin de développer leur production et « améliorer l’accès mondial à des produits médicaux abordables« .
En Europe, 30% de la population de la région a reçu une première dose de vaccin et 17% est entièrement vaccinée. Pourtant « la couverture vaccinale est loin d’être suffisante pour protéger la région d’une résurgence« , a prévenu jeudi le directeur Europe de l’OMS, Hans Kluge, dans une conférence de presse en ligne.
– Equité vaccinale –
Aux ravages de la maladie s’ajoutent les conséquences catastrophiques pour l’économie des pays les plus pauvres. Ainsi, selon un rapport de l’ONU publié jeudi, neuf millions d’enfants risquent d’être contraints à travailler à cause de la pandémie, s’ajoutant aux 160 millions qui sont déjà obligés de le faire.
« Alors que nous avons largement entamé la deuxième année de confinements, fermetures d’écoles, secousses économiques et budgets nationaux en recul, les familles sont forcées de faire des choix cornéliens« , a souligné Henrietta Fore, qui dirige l’Unicef.
Les enfants scolarisés ont pâti pour leur part de l’éducation à distance, a relevé pour sa part l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA). Et les femmes ont été « touchées de manière disproportionnée« , qu’il s’agisse de l’emploi, de l’équilibre vie privée-vie professionnelle ou de leur santé du fait de leur forte représentation dans les secteurs dits « essentiels« , selon son rapport.
De nombreux pays riches retrouvent un semblant de vie normale à la faveur d’un recul de l’épidémie grâce à la vaccination. Arrêt quasi total du port obligatoire du masque dès le 14 juin, bars et restaurants ouverts jusqu’à minuit le 11 juin, davantage de public pour l’Euro de football: le Danemark a annoncé jeudi les dernières étapes de son plan de levée des restrictions anti-Covid 19. Celui-ci prévoit la levée totale des restrictions au 1er octobre et la disparition du passeport sanitaire nécessaire pour certaines activités.
« Tout ce qui nous a manqué, nous allons pouvoir le faire car nous avons un contrôle important de l’épidémie« , a souligné le ministre de la Santé Magnus Heunicke.
Source: lexpress.fr
3 Commentaires