Un système vital de courants océaniques pourrait s’effondrer d’ici quelques décennies si les émissions de gaz à effet de serre continuent à ce rythme. Un phénomène qui serait catastrophique pour le climat mondial…
Le Courant Méridional de Retournement de l’Atlantique (AMOC), dont fait partie le Gulf Stream, est un réseau complexe de courants qui fonctionne comme un gigantesque tapis roulant mondial. Il transporte l’eau chaude des tropiques vers l’Atlantique Nord, où l’eau refroidit, devient plus salée et s’enfonce profondément dans l’océan avant de se répandre vers le sud. L’AMOC joue un rôle crucial dans le système climatique, en aidant à réguler les conditions météorologiques mondiales.
Une menace qui se rapproche de plus en plus vite
Un effondrement de ce système aurait des implications énormes, dont des hivers beaucoup plus extrêmes et des augmentations du niveau de la mer affectant certaines parties de l’Europe et des États-Unis, ainsi qu’un déplacement de la mousson dans les tropiques.
À cause du changement climatique, les océans se réchauffent et la glace fond, ce qui entraîne un afflux d’eau douce dans l’océan et réduit la densité de l’eau, la rendant moins apte à s’enfoncer. Quand l’eau devient trop douce, trop chaude ou les deux, le « tapis roulant » s’arrête. Ce phénomène s’est déjà produit : il y a plus de 12.000 ans, la fonte rapide des glaciers a provoqué l’arrêt de l’AMOC, entraînant d’énormes fluctuations de température dans l’hémisphère nord.
Jusqu’à présent, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU prévoyait que l’AMOC s’affaiblirait au cours de ce siècle, mais que son effondrement total avant 2100 était peu probable. Toutefois, la nouvelle étude publiée dans la revue Nature vient contredire ces prévisions.
Les auteurs de l’étude ont analysé les températures de surface de la mer dans l’Atlantique Nord dans une zone au sud du Groenland sur une période de 150 ans entre 1870 et 2020. Ils ont constaté des « signaux d’alerte précoce » de changements critiques dans l’AMOC, ce qui les a amenés à prédire « avec une grande confiance » qu’il pourrait s’arrêter ou s’effondrer dès 2025 et au plus tard en 2095. Le point d’effondrement le plus probable se situerait entre 2039 et 2070, selon Peter Ditlevsen, un des auteurs.
Les conclusions de cette étude ont été jugées « à la fois surprenantes et alarmantes » par de nombreux membres de la communauté scientifique. La solution pour éviter l’effondrement catastrophique de ce courant régulateur du climat, c’est d’agir rapidement et efficacement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à zéro : cela diminuera les températures mondiales et ralentira la fonte des glaces dans l’Arctique.
Plus facile à dire qu’à faire, les scientifiques alertent les politiques depuis des années maintenant sans que des résultats probants soient au rendez-vous…
JDG