Un micro-nutriment présent dans le lait maternel augmente les connexions neuronales

Des chercheurs américains montrent qu’un micro-nutriment présent dans le lait maternel humain augmente le nombre de connexions neuronales. Celles-ci sont bénéfiques au développement du cerveau à tous les âges de la vie. Leur objectif est de comprendre l’action des micro-nutriments sur le cerveau vieillissant.

Des scientifiques du Jean Mayer USDA Human Nutrition Research Center on Aging (HNRCA) à l’Université de Tufts ont mené une recherche qui indique qu’un micro-nutriment contenu dans le lait maternel pourrait jouer un rôle essentiel dans le développement cérébral des nourrissons, avec des avantages qui pourraient perdurer jusqu’à l’âge adulte.

L’alimentation est l’un des facteurs environnementaux qui ont une influence sur le développement du corps humain, dès la petite enfance. Le rôle des micro-nutriments sur la santé du cerveau commence tout juste à être étudier. Une nouvelle recherche menée par des scientifiques du Jean Mayer USDA Human Nutrition Research Center on Aging (HNRCA) de l’université de Tufts suggère qu’un micro-nutriment présent dans le lait maternel pourrait apporter des bénéfices significatifs au développement du cerveau des nouveau-nés, mais aussi à mesure que nous vieillissons.

Cette découverte, publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), est une avancée majeure sur la compréhension de l’influence de l’alimentation sur le développement.

Les micro-nutriments sont les nutriments qui n’apportent pas d’énergie à l’organisme, mais sont indispensables en faible quantité pour son bon développement. Ils doivent être apportés par l’alimentation car le corps ne sait pas synthétiser la majorité d’entre eux. Il existe plusieurs familles de micro-nutriments, dont les plus grandes sont les vitamines et les sels minéraux (fer, calcium, zinc,…).

Une alimentation équilibrée, animale ou végétale, permet de subvenir aux besoins essentiels de l’organisme en micro-nutriments (attention, en cas d’alimentation végétale, une carence en vitamine B12 peut apparaître).

« Quand l’allaitement n’est pas possible, il peut être bénéfique d’augmenter les niveaux de myo-inositol dans les préparations pour nourrissons »
Les chercheurs ont constaté qu’une molécule de sucre, appelée myo-inositol, était présente dans le lait maternel, surtout au cours des premiers mois de l’allaitement. C’est à cette période que les connexions neuronales, aussi appelées synapses, se forment rapidement dans le cerveau de l’enfant. Dans le cadre de l’étude, les chercheurs ont comparé des échantillons de lait maternel humain de mères en bonne santé d’enfants uniques nés à terme, et issues de lieux géographiques très différents.

D’autres recherches, sur des humains et rongeurs, ont montré que les niveaux de myo-inositol dans le cerveau diminuent avec le temps. Ces résultats laissent penser que la composition riche et complexe du lait maternel pourrait changer de manière dynamique pour soutenir les différentes étapes du développement du cerveau du nourrisson. « Dans les cas où l’allaitement n’est pas possible, dans certains pays en développement par exemple, il peut être bénéfique d’augmenter les niveaux de myo-inositol dans les préparations pour nourrissons », explique Thomas Biederer, membre de l’équipe Neurosciences et vieillissement du HNRCA, et auteur principal de l’étude.

Des perspectives de recherche intéressantes chez l’adulte
Qu’en est-il à l’âge adulte ? Il est trop tôt pour recommander aux adultes de consommer davantage de myo-inositol, que l’on trouve en quantités importantes dans certaines céréales (contrairement à ce que l’on pourrait croire, le lait de vache n’est pas riche en myo-inositol), mais aussi en vente sous forme de compléments alimentaires. De trop nombreuses questions restent encore en suspens.

Par exemple, chez les adultes, des taux d’inositol inférieurs à la normale ont été observés chez des patients souffrant de troubles dépressifs majeurs et de maladie bipolaire. En revanche, des proportions de myo-inositol supérieures à la normale ont été identifiées chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer et du syndrome de Down.

« Nous ne savons pas pourquoi les niveaux d’inositol sont plus bas ou plus élevés chez les adultes souffrant de certains troubles psychiatriques », explique le chercheur. « Nous poursuivons actuellement des recherches pour comprendre comment des micronutriments comme le myo-inositol peuvent avoir un impact sur les cellules et la connectivité dans le cerveau vieillissant », déclare Thomas Biederer.

En déterminant le « bon » niveau myo-inositol à avoir pour une santé cérébrale optimale, les chercheurs pourront à l’avenir établir des recommandations alimentaires adaptées aux différents stades de la vie.

sciencesetavenir

You may like