De la caséine dans les pansements pour mieux cicatriser

Une étude britannique démontre pour la première fois chez l’animal le pouvoir cicatrisant de la caséine, la principale protéine du lait de vache. Des premiers résultats qui suggèrent que cet ensemble d’acides aminés, bon marché et abondant, puisse à terme remplacer les sels d’argent, plus coûteux et souvent utilisés dans les pansements.

La caséine pour cicatriser ? La principale protéine présente dans le lait de vache dite caséine pourrait en effet ne pas être limitée à ses seules propriétés nutritives. Cet ensemble d’environ 200 acides aminés pourrait aussi jouer un rôle dans la cicatrisation des plaies. La preuve avec une étude réalisée chez l’animal par des chercheurs de l’University College London (UCL). Publiée dans la revue Journal of The Royal Society Interface, cette étude est, selon le communiqué, la première à tester les bienfaits curatifs réputés de la caséine sur un modèle animal.

Le pouvoir cicatrisant de la caséine
Depuis plusieurs années, certains scientifiques s’étaient intéressés aux propriétés antimicrobiennes, antioxydantes et anti-inflammatoires de la caséine, plus fréquemment utilisée en tant que complément alimentaire en raison de sa richesse en protéines, mais sans que l’on parvienne à ce jour à en décrypter les intimes mécanismes. Si les scientifiques britanniques n’ont pas progressé sur ce plan, ils apportent avec ce travail la preuve du pouvoir cicatrisant de la protéine.

Les chercheurs ont mélangé de la caséine pure avec de la polycaprolactone (PCL), un polyester biodégradable couramment employé comme matériau dans les pansements. Mais au lieu d’utiliser l’électrofilage, une autre méthode de fabrication, ils ont employé une technique développée à l’UCL en 2013 appelée « Pressurised Gyration » en anglais, de rotation sous haute pression en français. L’objectif était de créer des pansements avec des mélanges de fibres — infusées ou pas de caséine.

Les tests de pansements caséinés
Trois groupes d’animaux présentant tous des plaies identiques ont été constitués et ont reçu soit des pansements caséinés, soit des pansements sans caséine, soit pas de pansement du tout. La cicatrisation des lésions a ensuite été très régulièrement suivie pendant quatorze jours par le biais d’analyses minutieuses, des mesures de la taille des plaies, des photographies ainsi que des examens en microscopie électronique.

Résultat : la résorption des plaies s’est avérée nettement meilleure dans le groupe ayant bénéficié des pansements caséinés, les plaies se réduisant d’environ 95% dans le groupe caséiné, de 70% dans le groupe sans caséine et de 55% dans le groupe placebo. Comme le précise dans le communiqué le Pr Mohan Edirisinghe (UCL Mechanical Engineering), auteur principal de l’étude, « la prochaine étape sera de comprendre les interactions biologiques en jeu avant de pouvoir envisager des essais cliniques chez l’Homme ».

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